Cinq mois après son introduction dans deux centrales
nucléaires françaises, l'organisation écologiste est parvenue mercredi matin à
s'introduire à l'intérieur de l'enceinte de la centrale nucléaire du Bugey
(Ain), près de Lyon, et assure avoir déposé un fumigène sur l'un des réacteurs.
Après le coup d'éclat de décembre dernier, Greenpeace a
récidivé ce matin. Un militant a survolé puis a atterri dans la centrale
nucléaire du Bugey dans l’Ain avec un paramoteur, avant d'être interpellé par
la gendarmerie. "Un militant de Greenpeace est arrivé avec un paramoteur
vers 7H40 du matin. Il a survolé la centrale, lancé un fumigène puis a atterri
à l'intérieur où il a été interpellé", a déclaré le colonel Aubanel,
commandant le groupement de gendarmerie départementale de l'Ain. Par la suite,
la gendarmerie a annoncé l'interpellation d'un second militant de Greenpeace à
l’extérieur du site, précisant que cette personne «pourrait avoir servi de
guide au pilote de l’engin».
EDF, qui confirme l'intrusion assure que le militant a
atterri en dehors de la zone du bâtiment du réacteur et en minimise la portée.
"Les gendarmes du Peloton spécialisé de gendarmerie chargé de la
protection du site (PSPG) sont immédiatement intervenus et ont appréhendé le
pilote dans les minutes qui ont suivi. La sûreté des installations n'a aucun
moment été remise en cause", précise EDF.
Quelques heures avant le débat entre les deux finalistes de
l'élection présidentielle, il s'agissait pour les militants écologistes
d'attirer l'attention sur le problème de la sécurité des 19 centrales
françaises, qui fournissent 75% de l'électricité du pays.«L'objectif de cette
action est d'adresser un message aux deux candidats à l'élection présidentielle
qui nient le risque du nucléaire. On voulait illustrer une agression externe,
type chute d'avion», a précisé Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires
à Greenpeace France. L'organisation publie sur son site une étude concernant la
vulnérabilité des 58 réacteurs français et des bâtiments abritant les piscines
de refroidissement des combustibles irradiés à la chute d'un avion de ligne, un
risque qui n'est selon elle pas pris en compte.
En décembre, des militants de Greenpeace qui voulait
illustrer les failles de la sécurité des installations nucléaires ont réussi à
s’introduire dans les centrales de Nogent-sur-Seine (Aube) et de Cruas
(Ardèche).