Le directeur général d'Unilever Paul Polman exclut de céder la marque de thé Eléphant et de faire travailler en sous-traitance la société que les salariés de l'usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône), fermée par le groupe anglo-néerlandais, souhaitent monter.
"Il n'est pas question de céder la marque Eléphant ou de sous-traiter des volumes", assure Paul Polman dans un entretien au "Figaro" lundi 20 août. Ces deux conditions sont jugées essentielles par les ex-salariés du site marseillais pour assurer la viabilité de leur future société. Mais elles ont été refusées avec constance depuis le début par les dirigeants français du groupe.
Cette mise au point sans ambiguïté de Paul Polman intervient à quelque jour de la réception à l'Elysée d'une délégation de salariés de Gémenos, le 31 août. "On ne fera pas plus", assure-t-il.
Paul Polman souligne être sur la même ligne que les responsables de la filiale française, qui refusent la cession de la marque Eléphant et l'accord de sous-traitance. "L'équipe française a toute ma confiance", dit-il.
Pour le directeur général d'Unilever, "nous sommes maintenant arrivés à une solution responsable". "Nous avons montré pendant deux ans une véritable ouverture au dialogue. Le plan social a été validé par les tribunaux, nous avons offert à tous les salariés la possibilité de travailler sur l'un de nos autres sites en France aux mêmes conditions et nous avons cédé pour un euro symbolique des machines. Je suis convaincu que nous sommes allés bien au-delà de nos obligations légales, cela a coûté très cher", souligne-t-il.
"C'est très clair, le dossier est clos", fait-il valoir. Et de lancer à l'adresse du gouvernement: "Si la France ne respecte pas ses lois, cela fera peser un risque sur les investissements en France".
En mai, le Sinistre du Redressement productif Arnaud Montebourg, en visite sur le site de Gémenos, avait annoncé qu'Unilever acceptait de reprendre les négociations sur des scénarios de reprise, dont le projet alternatif. L'usine, qui a cessé de produire depuis la fin juillet 2011, est toujours occupée par une partie des salariés.