En ce samedi 18 août 2012, quoi de neuf en ce monde ??? L'immolation par le feu d'un allocataire du RSA, auquel un hommage a été rendu jeudi par des associations de chômeurs, soulève avec violence la question de la prise en charge de la détresse psychologique des précaires et des demandeurs d'emploi en fin de droits, de plus en plus nombreux.
Le 8 août, en plein entretien avec un conseiller de la Caisse d'allocations familiales (Caf) de Mantes-la-Jolie (Yvelines), un chômeur de 51 ans s'était aspergé de liquide inflammable avant d'y mettre le feu.
Décédé dimanche, cet homme, dont le RSA avait été suspendu et à qui l'on réclamait pour la quatrième fois des pièces justificatives, vivait dans une caravane après une séparation, selon des associations.
"Ce n'est pas seulement un fait divers tragique, c'est un suicide de protestation. Comme l'immolation du jeune Tunisien qui a déclenché une révolution dans son pays, il y a derrière des raisons sociales fortes, que cet homme a voulu dénoncer", estime le psychiatre Michel Debout, qui alerte les pouvoirs public depuis plusieurs années sur les suicides de chômeurs.
Selon les calculs du Pr Debout, qui réclame un suivi médico-psychologique des chômeurs et la mise en place d'un observatoire du suicide, la crise aurait généré au moins 750 suicides supplémentaires en France entre 2008 et 2010.
Marasme économique oblige - la France comptabilisait en juin plus de 1,8 million de chômeurs de longue durée, un record, et environ 100.000 personnes arrivent en fin de droits chaque mois - les manifestations de cette détresse se multiplient.
En octobre dernier, un demandeur d'emploi avait ainsi menacé de se donner la mort dans une agence Pôle emploi de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) en se tailladant les bras avec un couteau. Et en Italie, comme en Grèce, les récents suicides de chômeurs en pleine rue ont suscité un vif émoi.
Dans l'Hexagone, les associations estiment que la souffrance psychique des privés d'emploi indiffère, dans une société où tout est articulé autour du travail. Et blâment les dérives d'une administration aux relents kafkaïens.
"C'est un drame emblématique d'une réalité sociale occultée, de la désespérance et du parcours du combattant de personnes invisibles, isolées, inorganisées, qui ont honte, et dont la situation matérielle ne peut faire qu'empirer", affirme Alain Marcu, de l'association AC! (Agir contre le chômage et la précarité).
Ce militant raconte avoir croisé "beaucoup de gens venus demander assistance avant de disparaître" et évoque le cas d'un de ses collègues militants, qui a choisi de se pendre.
"Mais la désespérance est des deux côtés du comptoir" des administrations où échouent ces naufragés de la crise, que ce soit la Caf ou Pôle emploi, insiste-t-il: "la rationalisation des services publics est vécue comme une brimade supplémentaire".
"Avec cette immolation, on est au coeur du problème: il faut considérer que le chômage est une souffrance, et qu'une erreur administrative peut être vitale", souligne Virginie Gorson-Tanguy, du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP).
"Les réponses stéréotypées, la déshumanisation du service public, engendrent une désespérance des usagers et des salariés alors que la situation est en train d'exploser", abonde Philippe Sabater, représentant du syndicat majoritaire chez Pôle emploi, le SNU-FSU.
"Si on est dans une relation mécanique, il peut arriver le pire", raconte cet ex-conseiller, qui a vu des demandeurs d'emploi "effondrés, dans une situation de deuil" et souligne que ses collègues ne sont pas tous armés pour réagir, même si Pôle emploi leur propose de courtes formations.
"Heureusement, il y a des contournements des obligations administratives, les demandes de pièces à répétition notamment. Sinon, le système aurait déjà implosé depuis longtemps", ajoute-t-il.
Voila encore un jour en ce beau monde…. Allez allez circulez il y a rien à voir.
Le 8 août, en plein entretien avec un conseiller de la Caisse d'allocations familiales (Caf) de Mantes-la-Jolie (Yvelines), un chômeur de 51 ans s'était aspergé de liquide inflammable avant d'y mettre le feu.
Décédé dimanche, cet homme, dont le RSA avait été suspendu et à qui l'on réclamait pour la quatrième fois des pièces justificatives, vivait dans une caravane après une séparation, selon des associations.
"Ce n'est pas seulement un fait divers tragique, c'est un suicide de protestation. Comme l'immolation du jeune Tunisien qui a déclenché une révolution dans son pays, il y a derrière des raisons sociales fortes, que cet homme a voulu dénoncer", estime le psychiatre Michel Debout, qui alerte les pouvoirs public depuis plusieurs années sur les suicides de chômeurs.
Selon les calculs du Pr Debout, qui réclame un suivi médico-psychologique des chômeurs et la mise en place d'un observatoire du suicide, la crise aurait généré au moins 750 suicides supplémentaires en France entre 2008 et 2010.
Marasme économique oblige - la France comptabilisait en juin plus de 1,8 million de chômeurs de longue durée, un record, et environ 100.000 personnes arrivent en fin de droits chaque mois - les manifestations de cette détresse se multiplient.
En octobre dernier, un demandeur d'emploi avait ainsi menacé de se donner la mort dans une agence Pôle emploi de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) en se tailladant les bras avec un couteau. Et en Italie, comme en Grèce, les récents suicides de chômeurs en pleine rue ont suscité un vif émoi.
Dans l'Hexagone, les associations estiment que la souffrance psychique des privés d'emploi indiffère, dans une société où tout est articulé autour du travail. Et blâment les dérives d'une administration aux relents kafkaïens.
"C'est un drame emblématique d'une réalité sociale occultée, de la désespérance et du parcours du combattant de personnes invisibles, isolées, inorganisées, qui ont honte, et dont la situation matérielle ne peut faire qu'empirer", affirme Alain Marcu, de l'association AC! (Agir contre le chômage et la précarité).
Ce militant raconte avoir croisé "beaucoup de gens venus demander assistance avant de disparaître" et évoque le cas d'un de ses collègues militants, qui a choisi de se pendre.
"Mais la désespérance est des deux côtés du comptoir" des administrations où échouent ces naufragés de la crise, que ce soit la Caf ou Pôle emploi, insiste-t-il: "la rationalisation des services publics est vécue comme une brimade supplémentaire".
"Avec cette immolation, on est au coeur du problème: il faut considérer que le chômage est une souffrance, et qu'une erreur administrative peut être vitale", souligne Virginie Gorson-Tanguy, du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP).
"Les réponses stéréotypées, la déshumanisation du service public, engendrent une désespérance des usagers et des salariés alors que la situation est en train d'exploser", abonde Philippe Sabater, représentant du syndicat majoritaire chez Pôle emploi, le SNU-FSU.
"Si on est dans une relation mécanique, il peut arriver le pire", raconte cet ex-conseiller, qui a vu des demandeurs d'emploi "effondrés, dans une situation de deuil" et souligne que ses collègues ne sont pas tous armés pour réagir, même si Pôle emploi leur propose de courtes formations.
"Heureusement, il y a des contournements des obligations administratives, les demandes de pièces à répétition notamment. Sinon, le système aurait déjà implosé depuis longtemps", ajoute-t-il.
Voila encore un jour en ce beau monde…. Allez allez circulez il y a rien à voir.