samedi 11 août 2012

Grèce: Human right watch dénonce comme "illégale" la chasse aux sans papiers


Human Right Watch a vigoureusement dénoncé la chasse aux immigrés sans-papiers menée par la police grecque dans le centre d'Athènes ces derniers jours, qui selon cette ONG, n'a aucune "base légale".

"La Grèce a le droit d'appliquer ses lois sur l'immigration et après une procédure juste d'expulser ceux qui n'ont les papiers légaux pour séjourner au pays", a indiqué Benjamin Ward, vice directeur de la section Europe et Asie centrale de HRW.

"Le pays n'a pas le droit de traiter les gens comme des criminels ou de présumer qu'ils ont un statut irrégulier en raison de leur race ou leur ethnicité" a-t-il ajouté.

Depuis la semaine dernière, la police grecque a entamé une opération surnommée "Xenios Zeus" (du nom du roi des dieux de l'Antiquité Zeus, protecteur des hôtes), au cours de laquelle 1.595 arrestations et 6.000 interpellations ont été effectuées.

La plupart des migrants arrêtés ont été transférés en Thrace (nord-est), région frontalière avec la Turquie et passage habituel des migrants venant d'Asie et à destination de l'Europe occidentale.

Le ministre conservateur de la Protection du citoyen, Nikos Dendias, a demandé mardi "le soutien" des maires de cette région, qui, ont fortement réagi au transfert du problème dans leurs villes.
"Au nom de votre patriotisme et de l'instinct de survie du citoyen grec, je vous demande de soutenir cet effort, la question de l'immigration illégale est l'un des grands problèmes du pays avec celui de l'économie", a dit M. Dendias. Il a qualifié "d'effort national" l'opération en cours qui vise à mettre fin "à l'illégalité et aux ghettos de clandestins, qui deviennent victimes de l'exploitation, ce qui conduit ensuite à la criminalité, une menace pour les citoyens grecs".

Le dirigeant du parti socialiste Pasok, Evangélos Vénizélos, qui participe avec le parti de la Gauche démocratique au gouvernement de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras avait mis en garde lundi contre le risque de transfert des problèmes athéniens dans les villes du Nord du pays.

Au cours de sa récente campagne électorale juste avant sa victoire aux législatives du 17 juin, M. Samaras s'était engagé à "reconquérir" les villes et arrêter "l'invasion" de l'immigration illégale.