mercredi 23 novembre 2011

Billet d'humeur du mercredi 23 novembre 2011 (Mouvement catholique ou comment être victime d'attouchements et obligée de se taire)


En ce mercredi 23 novembre 2011, quoi de neuf en ce monde ??? Au tribunal correctionnel de Rodez (Aveyron), le 30 novembre, la Bretonne Solweig Ély, 31 ans, ne baissera pas les yeux face à celui qui, pendant des mois, a souillé son enfance.

Pierre-Étienne Albert est apparu au journal télévisé de France 2, un soir de février 2008. Devant ce visage, Solweig Ély est saisie de nausée. Le religieux, membre estimé de la communauté des Béatitudes, mouvement charismatique catholique, y fait des aveux complets. Il vient de remettre aux gendarmes une liste de 57 noms d'enfants victimes de ses attouchements.




Solweig en fait partie. « Alors que bon nombre d'entre nous se battaient depuis si longtemps pour parvenir à l'oublier, il s'imposait une fois de plus, brutalement, dans notre intimité, témoigne-t-elle dans un livre qui paraît aujourd'hui. Cela me fit l'effet d'une nouvelle agression. »

Chaque soir, entre octobre 1989 et Pâques 1990, le religieux a rendu visite dans sa chambre à l'enfant terrorisée. Elle a 9 ans et vit avec ses parents et ses soeurs, à l'Abbaye blanche, à Mortain (Manche), une des maisons de la communauté des Béatitudes.

Des familles habitent là aux côtés des religieux. Le père de Solweig, percepteur dans les Côtes-d'Armor, et sa femme, ont vendu leurs biens au profit des Béatitudes et se consacrent à une vie de prière. « L'autorité du chef de famille était transférée au responsable de la communauté. Malgré mon amour pour eux, je n'admettais pas que mes parents l'acceptent. »

Dans le contexte strict et isolé de la vie communautaire, l'enfant ne peut se confier. Un soir, son père surprend Pierre-Étienne dans la chambre. Il referme la porte sans plus en parler. « Mes parents me demandèrent d'étouffer ma douleur. Plus encore que les traumatismes infligés par mon agresseur, leur rejet constitua la plus douloureuse épreuve par la suite. »




Pendant plus de vingt ans, la jeune fille est forcée à se taire. Traitée de menteuse, envoyée d'internat en familles d'accueil. « Tu es le fruit pourri, la porte par laquelle le diable menace d'entrer dans notre famille ! », lui assène un jour son père. Commence alors une longue errance, émaillée d'idées noires, pour la jeune femme.

Les aveux médiatisés de Pierre-Étienne Albert ne lui ont pas apporté la paix. Entre temps, elle a fondé une famille qui l'aide à se reconstruire. Du procès du 30 novembre, elle attend deux choses : « Entendre qu'on n'est pas coupables, mais victimes. Et que cet homme soit mis hors d'état de nuire. »

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir !!!!!