jeudi 29 décembre 2011

Calais et les chiens de la Police aux Frontières


A Calais, les arrestations de militant(e)s reprennent de plus belles en cette fin d’année. Le 20 décembre dernier, suite à un contrôle policier dans un squat Calaisien, trois militants se retrouvent en GAV. Deux sont libérés quelques heures plus tard. Le dernier, après le renouvellement de sa GAV est envoyé directement au tribunal dans le cadre d’une comparution immédiate. L’accusation porte alors sur une soit disant violence volontaire aggravée contre un agent de la police aux frontières. Cette comparution immédiate s’est soldée par 1 an de sursis, un mois d’interdiction de présence sur le territoire de la région Nord Pas de Calais et des dommages et intérêt a hauteur d’environ 300€ pour la personne inculpée.

Outre le fait que ces arrestations et accusations sont depuis quelques mois monnaie courante dans cette zone de non droit, les dernières inculpations font ressortir un changement de stratégie dans les méthodes de répression.

Après les échecs judiciaires de la PAF Coquelles en Juillet dernier ainsi que les (multiples) enquêtes liées à leurs exactions quotidiennes envers les communautés de migrants, la comparution immédiate devient l’outil idéal. Cet instrument répressif de l’État a une logique expéditive qui annihile toutes possibilités de défense face à une justice aux bottes du pouvoir et du patronat. De plus, elle permet d’éviter à la PAF d’être confrontée à de nouvelles remises en question de sa toute puissance. Toute tentative de rébellion est ainsi mise à bas. Le tout assurant un camouflage parfait des abus quotidiens de ces forces de l’ordre.

Pour autant, si la répression à l’encontre des militant(e)s du réseau No Border est bien présente, elle n’est que la partie visible de ce qui se déroule à Calais, comme dans d’’autres villes de France et d’Europe. Le harcèlement des populations permet de créer un ennemi factice et médiatique. Avec ou sans papiers, avec ou sans travail, sa stigmatisation se perpétuera tant que perdurera le système capitalisme et les frontières qu’il fabrique.




Source : Lutte en Nord