jeudi 2 août 2012

Lille (59) : des associations opposées à une menace d'expulsion de campements Roms


Des associations ont dénoncé mercredi la menace d'expulsion sans solution alternative qui pèse sur deux campements rassemblant quelque 200 Roms près de Lille, tandis que la communauté urbaine a mis en avant des soi-disant et d’hypothétiques problèmes de sécurité et d'afflux de ces populations dans l'agglomération.

Lors d'une conférence de presse dans l'un de ces campements de 150 personnes, situé à Hellemmes, Yann Lafolie, président de l'Atelier solidaire, membre du collectif Solidarité Roms, a rappelé que le président François Hollande avait demandé dans une lettre aux associations que "lorsqu'un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées".

Il a annoncé que des membres d'associations se relaieraient pour être jour et nuit présents sur les lieux, qui compte caravanes et cabanons, mais aussi sur une partie du terrain comprenant six cabanes, gérées par les associations.

M. Lafolie a insisté sur les efforts faits selon lui afin de limiter les nuisances pour le voisinage, comme le déplacement de plusieurs caravanes.

Le père Arthur, prêtre impliqué auprès des Roms, a souligné que des ateliers de lecture étaient mis en place pour les enfants qui ne sont pas scolarisés.

De son côté, Michel-François Delannoy, premier vice-président de la communauté urbaine de Lille, présidée par Martine Aubry (PS), a confirmé que la collectivité et l'Etat, propriétaires des terrains, avaient engagé une procédure devant la justice pour que soient démantelés ces campements illicites.

Après le discours très controversé de Nicolas Sarkozy, alors chef de l'Etat, à Grenoble, la collectivité avait établi un moratoire des expulsions, prévoyant toutefois des exceptions notamment en cas de péril pour les habitants des campements, a-t-il rappelé.

La communauté urbaine avait ensuite engagé un plan d'action pour mettre en place de nouveaux "villages d'insertion", de façon à ce qu'on puisse accueillir 1.000 personnes.

L'agglomération lilloise compte aujourd'hui 2.800 Roms, dont 600 en hébergement d'urgence, les autres dans 36 campements de fortune.