dimanche 4 septembre 2011

Billet d’humeur du dimanche 4 septembre 2011 (Quelle école pour nos enfants ??)

En ce dimanche 4 septembre 2011, quoi de neuf en ce monde ???  Demain, c'est le grand jour de la rentrée des classes. Mais quelle école offre t on à nos enfant ? En France, l’école est une institution chargée d’instruire les enfants et les adolescents pour leur permettre d’accéder à des qualifications socialement reconnues, d’une part, et pour contribuer à en faire des citoyens libres, indépendamment des pressions d’un système économique capitaliste, producteur d’inégalités et dangereux pour la démocratie, d’autre part. Cette institution a pour fonction d’émanciper l'individu. Le système scolaire français repose sur la Constitution de 1958 dont le Préambule renvoie explicitement et directement au Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : « La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat » (article 13).La Nation garantit aux enfants l’instruction. L’enseignement public, gratuit est laïc. Il est organisé par l’Etat. L’école française est donc une école républicaine.

Mais la pédagogie assigne les rangs de Prof/élève au même titre que Dirigeant/masse, Chef/subordonnée. Par sa volonté de contrôle sur ses hôtes, l'enseignant(e) finira par amener ses élèves au conformisme, n'ayant pu développer leur sens critique, leur autonomie et enfin, leur conscience personnelle et collective et leur volonté de se réaliser. L'école traditionnelle est un instrument de reproduction des structures sociales de domination et d'exploitation et un appareil de résignation où le rôle social des élèves leur est assigné.



S'il y a une réelle massification de l'enseignement, il y a aussi un échec de la démocratisation qualitative de l'Ecole. Un enfant d'ouvrier a aujourd'hui encore sept fois moins de chances d'entrer à l'université, ce qui est fort regrettable, mais il ne faut pas oublier qu'en 1970, il avait 28 fois moins de chances de le faire. Depuis 1984, l'accès à l'enseignement supérieur a été multiplié par 3,5 pour les enfants d'ouvriers, contre 2,2 pour l'ensemble des catégories socioprofessionnelles. On ne peut donc nier un progrès à cet égard. Simplement, il faut noter une insuffisance. En effet, les enfants d'ouvriers ont-ils accédé aux filières reconnues sur le marché du travail ou obtenu de la monnaie de singe ? En d’autres termes, l’augmentation du nombre d’élèves scolarisés dans le secondaire et le supérieur constitue-t-elle une simple massification scolaire (une démocratisation quantitative), une augmentation du nombre d’élèves, notamment ceux issus des classes populaires, dans l’Ecole, ou bien une réelle démocratisation (qualitative), une réelle instruction de tous les élèves, y compris des élèves, enfants de prolétaires ?

En étudiant le recrutement social selon les séries de bac, la démocratisation est remise en cause. « Pour le lycée, sur la période 1985-1995, marquée par un allongement massif de la scolarisation en second cycle, la démocratisation est nettement ségrégative en ce sens que l’accroissement des taux de scolarisation par âge est associé à une augmentation des écarts sociaux d’accès dans les différentes filières considérées. Ce qui signifie, concrètement, que, si la part des élèves de catégories populaires est globalement croissante dans chaque filière de l’enseignement secondaire, cette croissance se révèle en fait beaucoup plus forte dans les séries de bac à recrutement populaire. Si bien que les écarts sociaux de recrutement augmentent de manière relative». Parmi les jeunes entrés en sixième en 1989, 85% des enfants de cadres obtenaient leur bac. La proportion tombe à 52% pour les enfants d’ouvriers et à 34% pour ceux dont les parents sont inactifs.



Les étudiants d’origine populaire (fils d’ouvriers et d’employés qui représentent près de 60% des jeunes de 20 à 24 ans) sont de plus en plus nombreux à l’université, où ils représentent le quart des effectifs. En revanche, ils perdent du terrain dans les classes préparatoires aux grandes écoles où ils sont désormais moins de 15%. Dans le même temps, les enfants de cadres (15% des jeunes) investissent massivement ce secteur des grandes écoles puisqu’ils représentent 53% des inscrits, un taux qui a fortement augmenté au cours des quinze dernières années. Pierre Merle baptise cette tendance lourde de « démocratisation ségrégative ». En 2004, seulement 5, 1 % des élèves des CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) sont enfants d’ouvriers contre 51, 6 % enfants de cadres. Les enfants issus de milieux ouvriers sont de moins en moins nombreux à accéder aux grandes écoles (ils sont sept fois moins nombreux aujourd’hui qu’en 1960).

Si l’on regarde le taux de réussite dans le supérieur, on constate qu’elle est différente en fonction des cursus choisis et selon l’origine scolaire (et donc sociale). En 2003, après un parcours de deux à cinq ans en premier cycle universitaire, 76,4% des étudiants obtiennent le DEUG, en d’autres termes ¼ échouent et se retrouvent sans diplôme. Si on affine l’analyse, on s’aperçoit que les bacheliers généraux ont des résultats nettement supérieurs (82, 8 %) aux bacheliers technologiques (40%) et professionnels (15, ‘%) dont l’origine sociale est nettement plus populaire. On peut donc conclure (ce que le ministère se garde bien de faire) que ce sont avant tout les étudiants issus de milieux populaires qui échouent. L’accès en troisième année universitaire dépend fortement de la série du bac. Les bacheliers généraux y parviennent bien plus souvent (70,6 en moyenne et 76,3 % pour les seuls bacheliers scientifiques) que les lauréats d’une série technologique (27,4 %) ou professionnel (11,1 %).

Bref, on l’aura compris ce sont les enfants issus de milieux défavorisés accèdent moins aux filières générales, moins aux diplômes qualifiants. D’ailleurs, selon le ministère, en 2005, environ 6 % des jeunes, souvent issus de milieux sociaux précarisés, quittent l’école dans qualification. En incluant ceux qui n’ont ni CAP, ni BEP, ni baccalauréat, 18 % des jeunes sont alors concernés. L’illettrisme touche principalement les enfants pauvres.



Par conséquent, la seule solution c’est  la encore d’inclure les idées libertaire dans l’enseignement par un développement plurifonctionnel (polytechnique), pluridisciplinaire et libérateur plutôt que simplement professionnel et par une pédagogie critique et le démantèlement de mythes, d'idées préconçues et de la pensée unique et aller vers une école émancipatrice par développement de l'autonomie, de la responsabilité, de la corrélation individuelle et collective, et de la faculté d'autogestion, et la considération de la liberté comme droit le plus essentiel de chaque personne.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir !!!!!




N.B : Source d’écriture de ce billet : anarchopedia