En ce jeudi 5 avril 2012, quoi de neuf en ce monde ??? Pour
l’opinion publique, crâne rasé = skinhead = nazi. Cela n’est évidemment pas
aussi simple. Voici quelques indices pour y voir plus clair et ne plus traiter
le premier tondu venu de tous les noms.
Parlons des skinheads. L’idée reçue, c’est que les skins
sont des voyous stupides, violents, xénophobes, et pro-Hitleriens. Au risque de
vous surprendre, la majorité des skins est antiraciste. La plupart écoutent du
ska, une musique d’inspiration noire qui mêle blues et reggae.
Bien sûr, il existe une minorité de militants
d’extrême-droite et/ou néo-nazis qui se revendiquent skinheads. Et qui font
jaser les médias. C’est désormais le stéréotype du jeune au regard haineux, le
bras droit levé, criant « Sieg heil Führer » qui est connu de tous.
Mais ceux-ci n’ont plus grand chose en commun avec le
mouvement. Comment en effet se déclarer raciste et prôner la supériorité de la
race blanche (white power) dans un mouvement fondamentalement multiracial, et
qui danse sur des musiques noires ? C’est une contradiction en soi. Rappelons
donc que le mouvement skinhead n’est ni fasciste ni raciste : ses origines sont
multiculturelles et prolétaires.
Pour bien signifier leur désapprobation, les véritables
skinheads appellent ces rasés d’extrême droite : boneheads (crânes d’os). On
parle aussi de « Hammerskins » pour désigner des groupuscules extrêmistes
ultra-violents.
A priori, les skins de gauche et ceux de droite se
ressemblent comme deux gouttes d’eau. Par contre, à droite, le potentiel de
violence est énorme |1|, alors qu’à gauche, on essaie justement d’exorciser le
préjugé selon lequel skin rime avec baston.
Les images qui illustrent cette page correspondent à la
partie nazifiée du mouvement : naziskins ou boneheads. Ceux-ci n’ont plus que
de très lointaines similitudes vestimentaires avec le mouvement skin originel.
Comme le montrent les images ci-contre, la panoplie du
bonehead est principalement composée de tenue para-militaire soit en version
camouflage, soit tout en noir
Ils portent des bombers et docs martens coquées hautes,
Paraboots, ou des rangers, avec les grands lacets blancs |2|. Leur crâne est
plutôt rasé à blanc. Et ils ne tolèrent évidemment ni barbe, ni moustache.
Entre l’extrême-droite et la gauche, il y a les apolitiques.
Matzke est un adversaire farouche de la violence. Il a rejoint le mouvement
skin dans les années 70 et, entre-temps, il a même créé son propre label de
ska. Pour lui, être skin, ce n’est rien de particulier et il n’y a pas de quoi
fouetter un chat « Je crois que les gens se font des idées sur les skins. Ils
s’imaginent que se raser le crâne, c’est une décision capitale, un peu comme se
faire un tatouage sur le visage. Je ne vois pas ça comme ça. Pour moi, c’est
simplement une façon de vivre qui s’accompagne de certaines fringues et d’un certain
style de musique. L’importance qu’on accorde à ça peut varier. Moi je n’y pense
plus du tout. Je m’habille de la façon dont ça me plaît et j’écoute la musique
que j’aime. Et en l’occurrence, c’est le ska. » Matzke
Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez
il y a rien à voir.
|1| Certains sont entrés dans la lutte armée, et se sont
constitués en cellules terroristes.
|2| Quand un skin à lacets blanc et un skin à lacets rouges
se rencontrent, ça fait des étincelles. Les lacets blancs (= white power) sont
portés par les naziskins, les rouges par les redskins (communistes, antifa). Ne
confondez pas !
Source : Tetue