samedi 28 avril 2012

Plainte contre des policiers Lillois pour violences et vol de caméra


Vous pouvez découvrir ci-dessous une vidéo éloquente de violences policières lors de la manifestation du CSP 59 du 4 avril. Les images étayent la plainte, déposée voici une dizaine de jours au parquet, d'Alexandre contre des policiers lillois.

Le jeune homme de 23 ans a aussi saisi le Défenseur des droits. Il dénonce des violences et le vol de sa caméra lors d'un rassemblement de soutien aux sans-papiers, le 4 avril, devant le tribunal administratif de Lille.

Alexandre filme cette mobilisation pacifique avec un caméscope neuf acheté 1 200 € la veille. Étudiant en cinéma, il vient souvent sur des actions similaires comme « observateur et cameraman indépendant. Je suis sensible aux questions de droit des immigrés ». La police charge et disperse le cortège, « sans sommation ». Alexandre décrit des brutalités des forces de l'ordre. Sa caméra tourne : « C'était des images compromettantes. Quand les policiers s'en rendent compte, leur chef me pointe du doigt et ils me plaquent au sol. Je l'ai entendu dire : "prenez-lui la caméra". Je l'ai serrée contre moi. »



Vidéo des violences

Un manifestant filme la scène avec son téléphone portable. Sur cette vidéo, on voit l'étudiant immobilisé à terre plusieurs minutes par trois à quatre policiers. Il reçoit des coups de pied et de poing. Son sac à accessoires lui est arraché et jeté. Sa caméra disparaît. Puis il est relâché : « Ils ne m'arrêtent pas car je n'ai rien fait ! »

Chancelant, il repart sonné... et reçoit un jet de gaz lacrymogène au visage, à bout portant. Avec cinq sans-papiers légèrement blessés, il est conduit à l'hôpital par les pompiers.

Bilan : des ecchymoses à la tête et au dos, un traumatisme au crâne et aux cervicales. La médecine légale lui délivre un arrêt de travail d'un jour, son médecin traitant quatre. « J'ai des papiers, c'est plus facile de porter plainte. Les cinq autres hospitalisés, dont une femme enceinte, n'en ont pas. Ils ne peuvent pas se défendre, c'est injuste. »



Sur cette capture d'écran de la vidéo, on voit Alexandre, 23 ans, recevoir un jet de gaz lacrymogène au visage, à bout portant.