Y’en a marre des mièvreries culturelles apaisantes qui font
plaisir à tout le monde, vive l’art qui dérange, qui bouscule les idées
préconçues. Avec l’événement qui se profile a partir d’aujourd’hui on va voir
ce qu’on va voir.
Pour commencer, les drapeaux à six bandes, celui associé à
la communauté LGBT (lesbiennes, gay, bisexuelle et transgenre) va être hissé
sur les frontons de plusieurs bâtiments municipaux (médiathèque, cinéma, salles
de spectacle, etc.). Ceci n’est rien à côté de la soirée festive inaugurale.
Une soirée « Gay-Friendly » cela va de soi. Sur l’agora des Droits de l’enfant,
entre le cinéma Les Étoiles et la médiathèque, un rassemblement pour « défendre
les droits à la différence » est organisé. Combien seront-ils à participer au
Big Kiss – Free Hugs (pleins de bisous et de câlins). S’ensuivra une heure plus
tard un « apéro joyeux » au cinéma Les Étoiles puis la projection du film « Priscilla,
folle du désert (VOSTF) ». Tarif unique à 4 E. Les organisateurs proposent
aux filles de venir habiller en garçon et vice-versa. Ce sera ici l’occasion de
discuter avec les partenaires de la ville que sont l’association Sida info
service, SOS homophobie ou encore les Soeurs de la perpétuelle indulgence. «
Quant au long métrage projeté, sans impudeur, il évoque l’histoire de deux
gamins de 16 ans qui tombent amoureux et de la difficulté qu’il y a à faire son
coming out (la révélation du secret) dans un milieu social où l’acceptation de
l’homosexualité est compliquée. », explique Hervé Beudaert.
Au menu du festival « À chacun son genre » apparaissent bien
d’autres réjouissances comme la pièce Beautiful Thing jouée à l’espace Grossemy
le mardi 3 et projeté au cinéma Les Étoiles du 4 au 10 avril.
Mercredi, toujours au cinéma, plusieurs courts métrages
seront diffusés présentant différentes situations de coming out.
Ne parlons pas du spectacle Madame Raymonde au Temple jeudi,
c’est complet depuis belles lurettes ! Reste le spectacleSauna, le musical
chaud. Il s’agit d’une comédie musicale sexy de 4 comédiens en serviette. Pour
le moment, les réservations vont bon train pour vendredi mais ce sont surtout
les filles qui mordent à l’hameçon.
Interpeller, susciter les échanges, voilà l’ambition que
nourrissent les organisateurs. Y compris en direction des jeunes puisque les
élèves bruaysiens de la troisième à la terminale vont être associés au
festival. Plus de 700 personnes ont déjà manifesté de l’intérêt pour cette
initiative en réservant.
« Dans le domaine de la culture, on est dans le risque
permanent », revendique Jean Morel. Celui de voir bouder le public est déjà
levé.