samedi 7 avril 2012

Billet d'humeur du samedi 7 avril 2012 (En Grèce, la police se déchaine contre les médias)


En ce samedi 7 avril 2012, quoi de neuf en ce monde ??? Depuis qu’un retraité s’est suicidé, mercredi matin, à Athènes, sur la place de la Constitution, chaque soir, des manifestants affluent pour lui rendre hommage. Sur cette place, des fleurs, bougies, dessins ornent le lieu où il a commis son acte désespéré. Ils sont autant de signes d’hommage d’une population à bout de souffle. Face au suicide qui devient le symbole de la misère et du mal-être qui règne dans le pays, la police ne trouve rien de mieux… que d’envoyer ses gaz lacrymogènes à peine les rassemblements ont-ils commencé.

Un cran supplémentaire a même été franchi, depuis deux jours. Jeudi, un photographe de presse grec a été frappé par des policiers en marge de la manifestation ; la veille, une première agression policière avait été dénoncée, commise contre deux journalistes. Source ? La police elle-même.

Ce que dénonçait, depuis longtemps, les médias critiques, les partis de gauche et que voulait taire le gouvernement devient le triste quotidien grec. La contestation doit être tue.

Mais, dans l’étape supplémentaire de répression que franchit la police, le photographe blessé est, lui-même, un symbole. Il s’agit de Manos Lolos, 46 ans, qui est aussi le président de l’Union des photo-reporters de Grèce. Son syndicat a jugé que cet acte de violences policières s’inscrit dans « des agressions répétées et systématiques (...) visant à intimider les représentants des médias » et « dirigées contre la liberté de la presse ».




Les brutalités policières contre les journalistes sont récurrentes ces derniers mois en Grèce, au point que l’ONG Reporters sans frontières a récemment protesté contre un comportement « inacceptable ». De nombreuses organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty international, dénoncent par ailleurs depuis des années la fréquence des bavures policières et l’impunité dont jouissent leurs auteurs.

La police a annoncé l’ouverture d’une enquête interne sur l’affaire, après celle ouverte jeudi à la suite de brutalités policières contre deux journalistes télévisés. Certes… Les signaux ne sont pas moins inquiétants. Que faisait ce journaliste, si ce n’est son métier ? Comment se fait-il que les journalistes soient pris désormais systématiquement pour cible, et plus encore quand ils sont critiques envers le gouvernement ? L’examen précis des faits et leur chronologie en disent long sur ce qui semble être un acte prémédité.

Selon une photographe de l’AFP, l’incident s’est produit à la fin d’une brève manifestation de quelques centaines de personnes en hommage au retraité grec qui s’était suicidé mercredi matin sur la place centrale de Syntagma en invoquant la crise économique traversée par le pays. « Après avoir chargé pour disperser les manifestants, un groupe de membres des forces anti-émeutes a isolé notre groupe d’une vingtaine de personnes, composé à 80% de photographes, cameramen et journalistes, ils nous ont coincés près d’une bouche de métro, j’ai eu peur de tomber, je n’ai pas vu de policiers frapper Lolos mais je l’ai entendu leur crier d’arrêter, puis les forces de l’ordre se sont éloignées et le calme est revenu », a raconté cette photographe. « Personne ne portait de casque car la situation était calme », a-t-elle précisé. Manos Lolos est actuellement à l’hôpital. Cet incident supplémentaire pourrait renforcer les manifestations. Le nombre de suicides, lui, augmente déjà dans le pays.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.