jeudi 5 avril 2012

Nantes : Solidarité avec les sans-papiers


N et B sont Sénégalaises. Arrivées en France il y a une dizaine d'année, elles se sont vues refuser le renouvellement de leurs titres de séjour cette année. Pour elle, c'est immédiatement synonyme de perte des revenus, problèmes de loyer et menace de perte d'emploi. Toutes deux mères célibataires, elles se retrouvent sans papiers avec un enfant à charge chacune et des problèmes de santé importants. Après avoir chacune validé un master 2, elles tentent de poursuivre leurs études malgré leur situation très précaire.

Leur situation est symbolique de ce que vivent au quotidien les sans-papiers, privé-es de droits et de conditions de vies dignes, harcelé-es par l'état.

Rappelons que la circulaire Guéant (ou circulaire du 31 Mai) tend à limiter la délivrance de titres de séjours de travail pour les étudiant-es étranger-es, et veut restreindre à six mois leur temps de travail en France, promesse d’embauche ou pas. Depuis Novembre 2011, 4 pays (l’Arménie, le Bangladesh, la Moldavie et le Monténégro) ont été rajoutés sur la liste des pays sûrs, menaçant l'existence du droit d'asile, déjà limité du fait que beaucoup de demandes légitimes sont rejetées au motif de « preuves insuffisantes ». Enfin, le gouvernement prévoit d’instaurer une interdiction de séjour pour toute condamnation pénale pour des étrangers installés depuis peu en France, et qui « n’ont pas d'attache ». Voilà comment transformer les immigré-es en boucs émissaires, en faisant croire que la délinquance serait le fait de l'origine et non de raisons plus objectives, comme les conditions de vie dans lesquelles on enferme les immigré-es.

En plus de ces mesures répressives, les personnes voulant vivre en France doivent consentir à des efforts financiers de plus en plus importants : le prix des titres de séjour a augmenté, il faut s'acquitter de 220 euros pour une régularisation pour vie privée et familiale ou raisons médicales par exemple. Pour renouveler son titre de séjour, un/e étudiant/e étranger/e devra payer entre 200 et 385 euros. Sans compter les 110 euros de frais de dossier (pour toutes les demandes), non remboursables même en cas de refus. De quoi faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'état !

Aucun-e candidat-e à l'élection présidentielle (de laquelle sont exclu-es les sans papiers) ne s'est engagé-e à améliorer les conditions d'accueil et de vie des sans papiers en France. Pire, la plupart des politicien-nes ont intégré le fait qu'un-e immigré-e est nuisible et destiné-e à être expulsé-e. Cela est faux économiquement et injustifiable humainement, quel que soit le quota visé. Il n'y a pas d'expulsion à visage humain !

Régularisation pour N et B, et pour tous-tes les autres sans-papiers !!