lundi 14 novembre 2011

Billet d'humeur du lundi 14 novembre 2011 (l’hôpital prit dans les marchés boursiers)


En ce lundi 14 novembre 2011, quoi de neuf en ce monde ??? Les marchés financiers en ce moment font la pluie et le beau temps dans les états inféodés, après les avoir arnaqué avec divers produits financiers toxiques. Mais ce ne sont pas seulement des villes et des conseils généraux qui ont souscrit des emprunts toxiques. La carte de France de ces emprunts établie par la banque Dexia, qui a été rendue publique par Libération, montre que de nombreux hôpitaux ont également recouru à ce genre d'emprunts dits « structurés » auprès de la banque Dexia.

Prenons le cas du CHU de Nancy, qui a ainsi souscrit un emprunt de ce type pour un montant de 8 millions d'euros. Le Syndicat interhospitalier nancéien de la chirurgie de l'appareil locomoteur, qui va être rattaché au CHU, a fait lui aussi un emprunt de 7 millions à taux variable comme son nom « Tofix Dual Fixe » ne l'indique pas du tout ; comme il est souscrit sur 30 ans cet emprunt entraînera un surcoût qui a été estimé à près de 2 millions d'euros par Dexia elle-même. Et la maternité régionale, qui est en cours de rapprochement avec le CHU, a emprunté pour un montant de plus de 5 millions d'euros. En tout, cela fait un total de 20 millions d'euros d'emprunts toxiques pour les établissements publics de Nancy.




Soumises à des restrictions budgétaires de la part du gouvernement et confrontés à d'importants déficits budgétaires (jusqu'à 32 millions d'euros pour le CHU de Nancy en 2008), les directions des établissements se sont lancées au cours des années 2000 dans des investissements destinés à regrouper les services pour faire des économies. Cette fuite en avant a été en partie financée par des emprunts.




C'est à la suite du désengagement de l'État et de son organisme financeur, la Caisse de dépôts et consignations, dont l'institution spécialisée dans le financement des collectivités locales et des établissements publics, le Crédit local de France, a été privatisée en 1991, que la banque Dexia a pris le relai. C'est en effet elle qui a absorbé le Crédit local de France et a repris son activité en constituant Dexia Crédit Local en 1996. Les relations établies auparavant par la banque publique ont ainsi permis à des requins de la finance de mettre la main sur le financement des collectivités !

Ces prêts à taux variables (des taux qui peuvent maintenant atteindre 15 %), joués sur les places boursières et qui rapportent gros à certains, s'avèrent être de véritables bombes à retardement qui vont plomber encore un peu plus les comptes des hôpitaux. La spéculation menace aussi directement la santé publique.

Comme  dans tous les secteurs, le capitalisme pourrit, tel le ver dans le fruit, tous ce qui pourrait être beau. La santé publique n’est pas un jeu d’argent car malgré certains discourt de directeur de chu, comme celui de Lille, nous ne sommes pas des clients, mais des patients souffrant de divers maux. La santé public doit être une action bienfaitrice et non une action boursière. La aussi seul l’autogestion pourrait amener une solution à ce constat et éviter que le serment d'Hippocrate se transforme en serment d’hypocrite.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir !!!!!