dimanche 18 décembre 2011

Des boneheads condamnés pour des violences à Chamborigaud dans le Gard


Deux Audois et un Gardois étaient poursuivis hier devant le tribunal correctionnel d’Alès pour des violences en réunion et en raison de l’appartenance religieuse de la victime. Les trois hommes, âgés de 19 à 29 ans au moment des faits, devaient répondre des coups portés à deux victimes lors d’une fête à Chamborigaud, le 17 juillet 2009. Ce soir-là, un groupe de boneheads est présent à la terrasse d’un restaurant lorsque l’un d’eux apostrophe d’un "bonsoir mademoiselle" une femme qui passe devant eux. Rien de bien méchant. Le mari qui marche quelques mètres en arrière avec un ami fait remarquer qu’il n’apprécie pas.

Pour la suite, les versions divergent. Selon les victimes, le skinhead aurait ensuite fait le salut hitlérien ponctué d’un "Sieg Heil". L’homme qui est d’origine juive tente alors d’expliquer toute l’horreur nazie. C’est ensuite que la situation dérape, la victime prenant des coups mais aussi son ami qui est violemment battu par trois boneheads.




Si les violences sont reconnues par les deux principaux prévenus, ceux-ci par contre nient tout caractère raciste, tout comme avoir fait un salut hitlérien. "J’ai fait un geste du bras en disant : “Dégage racaille” et rien d’autre", affirme le prévenu. Avant de regretter "d’en arriver là pour un simple bonsoir." "Si c’est un bonsoir, alors s’est la nuit de Cristal", lance Me Scheuer, en référence aux exactions nazies en 1938.

Car le contexte autour du groupe de boneheads est lourd. Des témoignages font état de confrontations à l’entrée du concert de reggae. "Et si on venait à 40 avec des battes de base-ball, est-ce qu’on va payer ?", aurait demandé l’un des boneheads au guichet. Au passage d’hommes de couleurs, ils auraient aussi chanté Saga Africa en mimant le singe.




Le passé des deux Audois ne plaide pas non plus en leur faveur. Ils ont été condamnés pour l’incendie d’une mosquée le jour anniversaire de la naissance d’Hitler. Et les deux hommes faisaient partie des Languedoc War, groupuscule d’extrême droite. Les deux Audois jurent qu’ils ne sont plus boneheads, même si ministère public et parties civiles parlent d’un habillage façon "Bisounours". Il y a aussi ces lettres, écrites en prison, 3 mois avant les faits. Il y est question de l’intérêt d’internet pour "développer notre mouvement et se faire connaître". Ou de mettre en place "des fêtes pour réunir tous les skins du sud".

La défense a réfuté tout comportement raciste lors des violences à Chamborigaud, relevant également que les incapacités des victimes étaient de 0 et 2 jours. Le tribunal a condamné les deux Audois à 3 ans de prison dont 2 avec un sursis mise à l’épreuve, sans révoquer le précédent sursis, considérant l’insertion des deux prévenus et le fait qu’ils étaient sortis de la mouvance bonehead. Le Gardois a été condamné à 18 mois.




Souce : Midi libre