La marche silencieuse en soutien au projet de société coopérative et participative (SCOP), pour assurer l'avenir de SeaFrance, a rassemblé sept cents personnes à Calais. « J'attendais plus de mobilisation des marins de SeaFrance, mais après trois ans de galère et la récente propagande au sujet de l'offre de LDA et DFDS, je comprends leur lassitude », commentait Didier Cappelle, le leader du syndicat Maritime Nord auquel est affiliée la CFDT. « Le ministre des Transports, Thierry Mariani, m'a appelé vendredi pour me dire que la SNCF (actionnaire unique de SeaFrance)ne veut rien faire pour nous. Je lui ai demandé qui est le ministre... On ne réclame pas l'aumône, mais que l'argent provisionné pour les licenciements serve à la SCOP. Il faut que l'État impose cela à la SNCF. »
Ce discours, Didier Cappelle l'a tenu devant les sept cents manifestants à l'issue d'un défilé digne, sans heurts. Le silence réclamé par les organisateurs de la marche a été respecté et, dans les rangs, les conversations tournaient autour de l'« ultimatum » de demain à 17 heures, heure limite pour le dépôt des offres de reprise de la compagnie. Des enfants ont porté une banderole en tête de cortège avec ce message : « Avec la SCOP, sauvons SeaFrance. »
Après une heure de défilé, les élus du Calaisis ont symboliquement posé derrière ce même slogan pour une photo. Devant l'objectif, la maire UMP, Natacha Bouchart, qui avait promis la veille 1 million à la SCOP si le tribunal de commerce retient le projet, et le président de Cap Calaisis, Philippe Blet. « Les élus de la communauté d'agglomération vont décider du montant que nous pourrions donner à la SCOP, mais nous attendons toujours des gestes des communautés urbaines de Dunkerque et de Boulogne-sur-Mer. » Sur les 880 marins de SeaFrance, trois cents environ vivent dans le Calaisis.