mercredi 28 mars 2012

La moitié nord de la France suffoque sous la pollution aux poussières


Saint-Lô n'a pas l'habitude de ce genre de situation. La qualité de l'air dans la préfecture de la Manche atteint aujourd'hui l'indice maximum, 10, pour la pollution aux particules fines. Air-COM juge aussi l'air de Caen "très mauvais" en raison de la présence massive de ces poussières de moins de 10 microns, capables de pénétrer profondément dans les bronches et d'y provoquer une inflammation.

Tout le tiers nord de la France, de l'estuaire de la Loire jusqu'à la frontière belge, est concerné par cet épisode de pollution. Dans le Nord - Pas-de-Calais, voilà une semaine que cela dure : le seuil de 50µg/m³ est franchi depuis le 21 mars à 16h. Les normes européennes préconisent de ne pas dépasser plus de 35 jours par an ce niveau de concentration, calculé sur les dernières 24 heures.

Le franchissement de ce seuil entraîne des mesures automatiques, comme la réduction des limitations de vitesse, rarement respectée. En Normandie, les enfants des écoles sont priés de ne pas courir pendant la récréation (en bas de cette page, écoutez un reportage dans une maternelle près de Caen).


Les enfants, dont le système respiratoire n'est pas complètement formé, sont particulièrement sensibles aux conséquences de ces poussières. Elles risquent notamment de provoquer de l'asthme dans les jours et les semaines qui suivent l'exposition. Depuis lundi, interdiction de courir à l'école de Verson, près de Caen. Reportage d'Aurélien Accart

Ces particules sont produites par la circulation automobile, en particulier les moteurs diesels, et l'industrie. C'est pourquoi les villes sont le plus souvent touchées. Marseille et Toulon sont aujourd'hui au niveau 8. Lyon est à peine mieux loti, avec un indice de 7 selon Air Rhône-Alpes.

Mais l'épandage agricole participe aussi au phénomène, dans une moindre mesure. A la campagne aussi, le fond de l'air est mauvais : dans toute la moitié nord de la France, les concentrations de particules correspondent au niveau 6, qualifié de "médiocre" dans l'échelle de qualité de l'air.

Le début de printemps chaud expliquerai  en grande partie cet épisode de pollution.car les masses d'air bougent très peu à l'échelle de l'Europe, donc les poussières en suspension s'accumulent.  Cela promet s’il fait chaud cet été. Il est vraiment temps de revoir notre politique envers les pollueurs si on ne veut pas finir sur la plage en maillot de bain mais avec un masque à gaz.