mercredi 21 mars 2012

La précarité énergétique s'est aggravée en France en 2011


Le Médiateur national de l'énergie a publié mardi son bilan 2011... Face à la crise économique et à l’envolée des prix, payer ses factures de gaz et d'électricité est devenu impossible pour un nombre croissant de Français.

L’an dernier, le Médiateur, une autorité administrative indépendante en activité depuis 2008, a comptabilisé 8.044 saisines. Une hausse de 14% plus modérée que durant les exercices passés mais plus directement liée à la crise.

Selon le rapport annuel publié mardi, le nombre de dossiers liés à des difficultés de paiement a en effet grimpé de 80% par rapport à 2010, et représenté plus de 15% de l'ensemble des saisines. «La crise économique et la hausse du coût de l'énergie ont aggravé le phénomène de la précarité énergétique», c'est-à-dire la difficulté à payer ses factures d'électricité ou de gaz, et poussé de plus en plus de ménages modestes à demander une médiation, explique l'institution.

Le Médiateur rappelle au passage que les tarifs réglementés du gaz ont augmenté de 25% en deux ans, et ceux de l'électricité de 8%.

Face à cette situation, le Médiateur juge insuffisants les dispositifs existants comme les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz

Il préconise d’aller plus loin notamment avec l'instauration d'une trêve générale des coupures du 1er novembre au 15 mars pour l'ensemble des consommateurs, sur le modèle de la trêve hivernale des expulsions locatives.

Il propose également l'instauration d'un «chèque énergie», qui viendrait se substituer aux tarifs sociaux.Un tel chèque permettrait d'aider tous les ménages dans le besoin quelle que soit l'énergie avec laquelle ils se chauffent, y compris le bois ou le fioul. La prime à la cuve a été supprimée depuis 2010, alors que les prix du fioul ont flambé ces derniers mois, dans le sillage des prix de l'essence.

Enfin, le Médiateur veut ouvrir le tarif social de l'électricité (dit tarif de première nécessité, ou TPN) aux clients des opérateurs alternatifs, alors qu'aujourd'hui, seuls EDF et les fournisseurs historiques locaux peuvent le distribuer.