samedi 10 mars 2012

Billet d'humeur du samedi 10 mars 2012 (CHU de Lille ou l’exemple type de la crise hospitalière)


En ce samedi  10 mars 2012, quoi de neuf en ce monde ??? Quatre agents hospitaliers travaillant au CHRU de Lille se sont donné la mort depuis le 1er janvier 2012. Personne ne connaît l’exactitude des faits.  Par ailleurs les syndicats sont interdit  d’en  parler au CHSCT (Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail). Ces mêmes syndicats dénoncent aussi le déni total et plus grave l’obstruction. D’ailleurs la Direction du CHU a interdit aux agents de communiquer avec les syndicats sur ces suicides ! Hôpital silence ! Mais une chose est sur c’est qu’i l y a beaucoup de suicides au CHRU de Lille mais personne n’en parle. Tout est bien caché au CHR. Les équipes sont mises sous pression par une charge de travail croissante et une rigueur budgétaire étouffante. Beaucoup d’agents sont sous antidépresseurs. Le vase est plein et, parfois, il y a la goutte de trop.

La Direction du CHRU de Lille refusait d’admettre qu’il y avait une relation entre les 4 suicides d’agents en 15 jours et les conditions de travail. C’est possible ! Seules des enquêtes sérieuses peuvent en attester. Encore faut-il qu’elles puissent être réalisées par des experts indépendants. Pour l’instant le DRH (directeur des ressources humaines à qui on devrait retirer le terme d'humain) parle d’amalgame ! Comme d’habitude en pareilles circonstances et pour les « responsables », ce sont d’abord des fragilités de personnes avant d’être des problèmes liés au travail. Tous les jours les agents sont appelés à leur domicile quelques heures avant pour venir travailler. Les repos ne sont plus garantis. Les personnels doivent se rendre disponibles 24h sur 24h. Il n’y a aucune marge ! Il est instauré des « repos rappelables » ici et là et les agents sont consignés chez eux sans pouvoir prétendre à aucune reconnaissance ni rémunération ! Le gouvernement essore l’hôpital !




Ce qu’il y a de certain, c’est que les conditions de travail qui sont imposées aux personnels hospitaliers, partout en France, deviennent insupportables. Pour vous mettre dans l’ambiance de l’hôpital 2012, lisez la chronique publiée sur un blog syndical et qui s’intitule «L’hôpital, le diable et le Roi »:

extrait: « Le service public hospitalier devient progressivement une usine produisant des soins. Les infirmières muent en techniciennes sans âme, les directeurs en exécutant de basses besognes. Nous devons poursuivre une mission de service public alors que nous sommes privés de moyens, de personnel, de matériel et dans des conditions telles que 100 000 agents hospitaliers sont arrêtés tous les jours pour raison de santé. Le travail tue, mais qui s’en préoccupe ? Un suicide ici et là, des dizaines sur un an ! Et après ? »

Selon une dépêche de l’APM on apprend que « le CHU était connu comme un établissement « assez innovant dans la prévention des risques psycho-sociaux », d’où l’idée de l’ARS  (Agences régionales de santé) d’étendre la démarche de l’hôpital en créant un « observatoire régional des risques psycho-sociaux dans les établissements de santé et médico-sociaux ». Foutaise !   Ils ne comprennent rien aux gens qui travaillent et veulent organiser un observatoire des RPS (risques psychosociaux)! Peut-être pour apprécier l’ampleur de leurs dégâts ?



Tout le monde connaît les raisons du malaise à l’hôpital et le ministère poursuit son unique préoccupation : les économies, la réduction du nombre d’emplois, l’organisation du travail en plus de 12 heures par jour, etc. ! On passe son temps à réaliser des enquêtes et lorsque les résultats mettent en cause l’organisation du travail elles finissent toutes au fond d’un tiroir sans qu’aucunes mesures ne viennent changer ces conditions.

Mais le ministère de la santé suite à la révision générale des politiques publiques, (RGPP) a seulement détaché qu’un seul agent de son ministère pour prendre en charge le dossier des conditions d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail pour plus d’un million d’agents hospitaliers et de médecins. Ce qui a notre avis nous semble peu pour y voir clair dans un dossier ou les malades deviennent des clients et les employés,  des pièces devant rapporter de l’argent sans trop en demander.  Là comme ailleurs, il est temps que tous ces directeurs et autres  experts descende de leurs  tours d’ivoire afin de rendre des compte et que le peuple travaillant ou étant en soins aient son mots à dire dans les discisions mais cela ne sera possible que lorsqu’ un monde libertaire aura vu le jour sur cette terre.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.