dimanche 11 mars 2012

Les sans-papiers expulsés d'Emmaüs à Lille


Une centaine de sans-papiers ont occupé hier un local de l'association Emmaüs de Lille, à qui ils reprochent de ne pas en faire assez dans leur lutte pour la régularisation. Après y avoir passé la journée, ils ont été délogés par la police à 21 h.

Ils ont débarqué vers 11 h. Près d'une centaine de membres du collectif des sans-papiers ont pris possession du local Emmaüs basé rue de la Justice à Lille. Leur objectif : y rester le plus longtemps possible pour exprimer leur « ras-le-bol ». « Les associations ne font plus rien pour nous aider, explique Kamel, leader du collectif. Il n'y a plus eu de régularisation depuis trois ans. On est vraiment déterminé à intervenir dans la campagne présidentielle ».

Emmaüs n'a pas vraiment apprécié. « Je ne comprends pas la méthode, ces gens ne peuvent pas bloquer notre personnel indéfiniment, expliquait dans l'après-midi sa présidente régionale, Anne Saingie r. Vers 19 h, deux huissiers sont venus signifier aux sans-papiers leur avis d'expulsion.

Devant leur refus, le recours aux forces de l'ordre a dû être décidé. À l'intérieur du local, tous les membres du collectif se sont assis et ont formé une chaîne. En guise de comité d'accueil pour la police, les sans-papiers ont multiplié les chants. À trois reprises, les agents leur ont demandé de quitter les lieux. Face à un non catégorique, il a fallu employer... la manière forte.

Des échanges parfois musclés d'où certains sans-papiers sont sortis en affichant leurs stigmates, des traces de coups sur le corps. Si bien que les pompiers ont dû intervenir pour soigner des coupures et autres malaises. Remonté comme jamais, le collectif a improvisé à 22 h un défilé vers la place de la République, où les sans-papiers ont affirmé que deux de leurs camarades avaient été hospitalisés en urgence au CHR. Et ont décidé d'entamer une grève de la faim.