dimanche 11 mars 2012

Ikéa Thiais 2 employés menacés de licenciement pour avoir témoignés


Tariq et Benamar sont des militants syndicaux FO et CGT actifs au sein du magasin Ikea de Thiais (Val de Marne). Ils ont notamment témoigné dans l’Humanité vendredi, suite à l’affaire nationale d’espionnage. Depuis leur direction les menace de licenciement.

Tariq, trente et un ans, délégué syndical FO, employé à l’espace « bonnes affaires », trésorier de l’ « association de défense des victimes d’Ikea » et Benamar Mokkedem, quarante neuf ans, délégué syndical et du personnel, élu CGT au CE, employé au restaurant, ont été convoqués respectivement les 9 et 10 mars par la direction du magasin franchisé IKEA de Thiais (Val de Marne). Ils ont dû y répondre d’absences injustifiées et d’abus d’heures de délégation syndicale, ce que les deux délégués syndicaux contestent vivement, preuves à l’appui. Tariq est également accusé d’« insubordination. » La direction les menace de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement.

Ces convocations surviennent curieusement après qu’ils ont témoigné dans l’humanié. Ils y dénonçaient les licenciements, les démissions douteuses et la pression constante de la hiérarchie visant clairement à empêcher toute organisation collective des employés et établissaient un lien entre ce harcèlement et le récent scandale d’espionnage – le Canard enchainé (éditions du 29/02 et du 7/03) a en effet révélé comment l’enseigne suédoise, par l’intermédiaire d’officines de sécurité privées, a espionné ses employés et ses clients, accédant illégalement à des fichiers normalement réservés aux forces de l’ordre, tels que le STIC (Système de Traitement des Infraction Constatées) ou la base de données des cartes grises.

La coïncidence entre ces prétendues fautes et les témoignages des deux délégués dans nos colonnes est pour le moins troublante. Il semble que chez Ikea, pour reprendre les mots de Tariq, « la chasse aux syndicats [soit] officiellement ouverte. » Tariq et Benamar ont annoncé leur intention d’informer la presse et de contacter l’Inspection du Travail.