S'il avait déjà reconnu des accointances avec le nazisme, Ingvar Kamprad n'avait jamais révélé à quel point il avait été proche des idées d'extrême doite. Dans une biographie intitulée Le fichier 1943 et publiée mercredi 24 août, la journaliste suédoise Elisabeth Åsbrink donne un nouvel éclairage sur le passé trouble du fondateur d'Ikea, âgé aujourd'hui de 85 ans.
L'enquête de la journaliste lui a permis de découvrir qu'Ingvar Kamprad avait été un membre actif du parti Svensk Socialistisk Samling, successeur du parti national-socialiste ouvrier suédois, jusqu'en 1950. Elle révèle même son numéro de membre, 4013, dans le livre paru hier et indique qu'il avait fait des dons au parti à l'époque. Elle affirme également qu'en 1943, le jeune homme, alors âgé de 17 ans, était un recruteur nazi et "n'a manqué aucune occasion de s'impliquer pour le mouvement".
Elisabeth Åsbrink a fait ces découvertes en mettant la main sur la fiche d'Ingvar Kamprad créée à l'époque par les services secrets qui surveillaient de près les membres du parti d'extrême droite aux idées radicales et extrêmement proches de celles du parti nazi allemand. Les conclusions des services secrets étaient que le jeune devait avoir "une quelconque position officielle dans l'organisation."
En 1998, Ingvar Kamprad avait affirmé ne rien vouloir dissimuler de son passé mais avait alors reconnu simplement être très proche du fasciste suédois Per Engdahl et avoir participé à des réunions nazies entre 1945 et 1948. Il avait déclaré ne pas se rappeler s'il avait été ou non membre des jeunesses nordiques, l'équivalent suédois des jeunesses hitlériennes mais n'avait jamais admis sa participation active dans le Svensk Socialistisk Samling.
"Pourquoi n'a-t-il pas dit qu'il était membre d'un des pires partis nazis et que la police a trouvé cela suffisamment inquiétant pour le ficher ?", s'interroge Elisabeth Åsbrink.
Le porte-parole d'Ingvar Kamprad a tenu à minimiser les révélations affirmant qu'il n'y avait là "rien de nouveau" et rappelant que le fondateur d'Ikea avait par le passé qualifié ces actions d'"erreur de jeunesse" et la "plus grosse erreur de [sa] vie". Tiens une petite question, est ce des causes à effets pour qu’Ikea espionne via les fichiers de la police ses employés où ses clients ????? (voir ici)