Sans surprise, le président du tribunal correctionnel de Toulouse a prononcé hier la relaxe dans l'affaire des «souchiens». Un mois plus tôt, la porte-parole du Parti des Indigènes de la République, Houria Bouteldja, s'était défendue à la barre d'avoir voulu faire un jeu de mots en employant ce néologisme pour parler des Français de souche lors de l'émission «Ce soir ou jamais», diffusée en direct sur France 3 le 21 juin 2007.
L'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif) avait alors déposé plainte pour «injure raciale» en 2008. Lors du procès, son président et ancien député Front national, Bernard Antony, s'était en effet insurgé contre un discours délibérément injurieux et blessant. «Je maîtrise parfaitement ce que je dis et fustiger la souche est justement anti-raciste: c'est une critique de tous ceux qui discriminent», a indiqué Houria Bouteldja à l'issue du jugement qui a été rendu en son absence. «J'ai toujours été sereine dans cette affaire car l'accusation est ridicule», a-t-elle ajouté. Car pour la militante, l'objectif de l'Agrif n'était pas tant juridique que médiatique, en faisant valoir l'idée qu'il existe «un racisme anti-blancs» en France. De son côté, l'avocat de l'association, qui s'était constituée partie civile, n'a pas souhaité faire de commentaires avant d'avoir lu le jugement. «Le terme de relaxe est assez vague et ne me permet pas d'apprécier les motifs adoptés par les juges, ni de savoir quelle est la position du parquet», a déclaré Me Bonneau qui n'a pas non plus indiqué si l'Agrif ferait appel. Une éventualité à laquelle se prépare déjà Houria Bouteldja. «Ce serait idiot d'en arriver là, mais s'il le faut, nous mettrons plus de moyens», a-t-elle prévenu.