lundi 30 janvier 2012

Marine Le Pen participe à un bal de fachos à Vienne



SOS Racisme, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié des peuples (Mrap) ont dénoncé dimanche la présence de Marine Le Pen à un bal organisé en Autriche par des associations estudiantines proches de l'extrême-droite.

"Marine Le Pen était l'invitée d'honneur de Martin Graf, troisième vice-président du Parlement autrichien, au bal de l'Olympia", écrit SOS Racisme dans un communiqué. La date de "ce bal immonde pour nostalgiques du IIIe Reich" coïncide "avec le 67e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz", dit l'organisation, se demandant s'il s'agit "d'un détail fortuit".

Marine Le Pen, candidate du FN à la présidentielle, se trouvait à Vienne à l'invitation du dirigeant du parti d'extrême-droite FPÖ, Heinz-Christian Strache. Au Parlement, elle a rencontré M. Graf (FPÖ), puis s'est rendue au bal au palais impérial d'hiver des Habsbourg. Pour SOS Racisme, M. Graf "est l'un des représentants les plus durs et violents de l'extrême-droite européenne". "Le groupe Olympia dont il est l'un des idéologues est une corporation secrète, interdite aux juifs et aux femmes, dont les membres ont pour mission de véhiculer des idées néonazies", est-il écrit dans le communiqué.

Dans un communiqué distinct, le Mrap évoque également la "tradition néonazie, antisémite et négationniste" d'Olympia, et dénonce le "pas-de-deux politique" avec un leader néonazi" de Marine Le Pen, "sur la mémoire des victimes de la barbarie". L'association appelle à "la mobilisation énergique" contre ces "valses odieuses". De son côté, l'UEJF "s'inquiète du silence de la société civile et de la classe politique devant la participation de Marine Le Pen à ce bal" organisé par des "corporations ouvertement néonazies, antisémites et négationnistes".

De même dans un communiqué, le Front national a annoncé que Marine Le Pen déposerait "dès lundi" une plainte contre ces associations, qui "colportent de fausses nouvelles" et la "diffament très gravement".

Dimanche soir, une vingtaine de militants de l'UEJF et de SOS Racisme ont tenu un "bal antiraciste" devant le QG de campagne de Marine Le Pen, à Paris. "On ne valse pas avec la haine", indiquaient des pancartes brandies par les manifestants, en costume et portant des masques de bal. Interrogé sur la plainte de Mme Le Pen, le président de SOS Racisme Dominique Sopo a nié "tout propos diffamatoire". "Nous maintenons nos affirmations. Olympia est bel et bien une organisation interdite aux juifs et aux femmes". "Les Autrichiens ne s'y sont pas trompés, puisqu'ils ont organisé une manifestation de plusieurs milliers de personnes contre ce bal honteux", a-t-il poursuivi.