mercredi 18 janvier 2012

Les ouvriers sur le qui-vive pour contrer la fermeture redoutée de Faurecia Auchel


Lundi  matin, les employés de Faurecia Auchel entendent bloquer l'accès de l'usine afin d'empêcher l'arrivée de vieilles machines provenant de l'usine Vistéon en Bretagne. Thérèse Lecocq, déléguée CGT de l'usine Faurecia Auchel, reprend du poil de la bête après s'être faite plus discrète en 2011. Sans doute parce que les dernières nouvelles de l'équipementier automobile auchellois sont inquiétantes. Selon la CGT, les voyants passent au rouge. En matière d'investissement, de formation, plus rien ne bouge. Thérèse Lecocq va jusqu'à dire que la direction peine à trouver des gens motivés pour venir gérer le site artésien.

 Revenons un peu en arriere. Du 19 avril au 15 mai 2009, les salariés de Faurecia Auchel s'étaient battus pour la survie du site, menacé de fermeture par la direction à l'horizon 2010. Cette grève avait eu d'importantes répercussions puisque la production des usines - Toyota (Onnaing) et MCA Renault (Maubeuge) avait été perturbée. Ces usines fabriquent respectivement la Yaris et la Kangoo. La pression des constructeurs étant forte, la direction de Faurecia avait plié, acceptant de maintenir une activité résiduelle sur le site. Actuellement, 130 salariés en CDI travaillent dans l'usine, auxquels s'ajoutent 47 intérimaires. Ils étaient encore 576 il y a deux ans. « On ne travaille que pour Volvo », explique Thérèse Lecocq.  D'après ce qu'on en sait, 50 % de cette production s'arrêtera à la fin de l'année 2012. Et on ne voit aucun nouveau contrat arriver sur le site d'Auchel. Faurecia a les moyens de donner du travail aux 130 salariés. Le groupe annonce d'ici trois ans 65 sites en construction de par le monde. Il est hors de question qu'on accepte cette situation. Pour garder notre usine, pour garder nos emplois, nous sommes prêts à rester deux ou trois mois dehors », prévient la cégétiste.




 « Auchel n'est pas un débarras ! » Toujours selon la CGT, les mauvaises nouvelles se multiplient. Ce matin, un camion arrivant de Bretagne devrait amener de vieilles machines provenant de l'usine Vistéon Rennes, cédée à Faurecia en novembre 2010. « Nous avons décidé de bloquer le camion. Auchel n'est pas un débarras, s'époumone Thérèse Lecocq avant de poursuivre. Nous, on veut bien des machines à condition qu'il y ait les bonhommes qui vont avec. » A contrario, la CGT redoute le démantèlement d'une presse encore présente à Auchel.  Le personnel efficace reste mobilisé Comme le martèle la cégétiste, les salariés mettent un point d'honneur à rester performants. En matière de sécurité, comme en matière d'amélioration continue de la production, les résultats de l'usine d'Auchel progressent. L'usine aurait décroché un trophée deux années de suite. « Ici, les gens sont motivés. Il faut pourtant avoir un sacré moral pour continuer. Je rappelle que la moyenne d'âge des salariés de Faurecia Auchel est actuellement de 47 ans. Sans savoir ce que leur réserve l'avenir, ils ne peuvent pas s'engager dans l'achat d'un bien immobilier. Tout cela est inadmissible.

La CGT se tourne vers la justice En mai 2010, suite aux 263 licenciements et aux mutations vers Marles et Hénin-Beaumont, un plan de réindustralisation et de revitalisation avait été signé. La CGT estime que Faurecia n'a pas respecté ses engagements. C'est pourquoi elle a assigné le PDG en justice. L'audience s'est tenue le 25 novembre 2011. Le délibéré devrait tomber très prochainement. Le groupe n'en a pas encore fini avec Faurecia Auchel, comme une douloureuse épine dans le pied. 




Source : La Voix Du Nord