"Dangereux" pour l’emploi, c’est en ces termes que
l’organisation syndicale a qualifié l’accord proposé par PSA, vendredi 20
juillet.
Aucun accord n’a été trouvé à Hordain (Nord) concernant
l’usine Sevelnord. Et ce que les syndicats interprètent comme une « chantage »
de PSA pour se voir attribuer la production d’un nouveau véhicule n’aura pas
fonctionné.
"La CGT ne signera pas, il n'y a pas d'ambiguité. C'est
un accord inamendable, infect et très néfaste pour les salariés, un recul sans
précédent qui comporte un risque d'extension" aux autres sites de PSA, a
estimé Ludovic Bouvier, représentant de la CGT.
"Cet accord de mobilité, de flexibilité, de gel
salarial pourrait être appliqué dans tout PSA, voire dans toute la filière
automobile, il n'est pas question d'accepter un accord aussi dangereux", a
renchéri Jean-Pierre Delannoy, responsable régional CGT Métallurgie. "Ils
n'ont pas le droit d'utiliser le traumatisme de la fermeture d'Aulnay pour
imposer un accord au rabais à Sevelnord et nous dire vous signez d'abord, après
vous aurez le K-zéro (le nouveau véhicule utilitaire). On n'est pas dupe, c'est
du chantage", a-t-il ajouté.
Selon lui, pour que l'accord soit jugé recevable, trois des
quatre organisations syndicales représentatives doivent le signer. Le SPI-GSEA
y serait favorable, alors que la CFE-CGC a réclamé jeudi des contreparties sur
l'emploi et un certain nombre de modifications au texte lors d'une rencontre
avec la direction du site.
Pour le secrétaire général de Force ouvrière (FO),
Jean-François Fabre, "la première version de l'accord n'était pas
acceptable, mais le deuxième projet est une amélioration, les discussions ne
sont pas closes". Qui a parlé de traitrise ????
"La direction avait la volonté de nous faire signer
avant le 27 juillet car nous partons en congés, mais tout est repoussé.
L'accord doit recueillir l'avis du comité d'entreprise et ce n'est pas à
l'ordre du jour du prochain lundi", a expliqué Ludovic Bouvier.
"Une fois l'accord signé, la direction confirmera si
oui ou non elle attribue la production du K-zéro à Sevelnord et pourrait
officialiser la signature ou non d'un accord commercial avec Toyota", a
indiqué Jean-Pierre Delannoy. "Si c'est le cas, il pourrait s'agir d'un
accord commercial d'achats de véhicules, pas une prise de participation",
les parts de Fiat ayant été rachetées à 50% par PSA, à 25% par Citroen et à 25%
par Peugeot constructeur automobile (PCA) "pour un euro symbolique",
a-t-il dit