En ce mardi 17 juillet 2012, quoi de neuf en ce monde ??? Pas
question pour les familles encore présentes de déménager. Selon elles, rien ne
justifie la demande d'Artois Comm de fermer le camp deux semaines en juillet.
Cédric Delambre ne comprend pas pourquoi lui et sa famille
devraient quitter leur emplacement « juste pour dix jours de travaux de
peinture et un nettoyage que l'on fait nous-mêmes toute l'année ! » Pour
laisser les entreprises faire l'entretien, et parce que le règlement le stipule
(lire ci-dessous), Artois Comm a décidé de fermer l'aire d'accueil des gens du
voyage de la zone du n°3 à Bruay. « C'est vrai qu'avant, on partait l'été. Mais
aujourd'hui les choses ont changé, on s'est habitués au confort et à l'hygiène,
on ne veut plus partir », confie Cédric Delambre. Sa place, comme celles de ses
voisins, est équipée d'un bloc sanitaire « mal isolé mais utile ». Il préfère
se servir de son mobil-home. « C'est notre maison.
On a fait des demandes pour
avoir un logement, mais pour l'instant on n'a rien ». Alors le Bruaysien, sa
femme et leurs trois enfants de 2, 6 et 8 ans restent au pied du terril. « On
est d'ici, on paye pour y vivre. Et les petits vont à l'école ». Alors pas
question de partir, même l'espace de quelques jours. Surtout qu'il risque de
perdre sa place sur ce terrain qui affiche complet toute l'année. Et d'abîmer
son vieux mobil-home.
Sur les 23 familles du camp bruaysien, sept sont restées.
Les autres sont parties à quelques centaines de mètres de là, sur un terrain
qu'ils squattent à Divion. Les familles sont parties car « elles ont eu peur de
l'huissier qui a débarqué la semaine dernière, il était accompagné de deux
policiers. Il a relevé les plaques d'immatriculation. Elles se retrouvent sans eau
ni électricité, et il y a des enfants ! On sait qu'on est menacés d'expulsion
et de jours-amendes, mais on ne bougera pas. On ne gêne personne, on ne fait
rien de mal. Avant, on nous laissait nous installer juste en face de l'aire
d'accueil, puis on revenait. Ou alors on décalait simplement les caravanes. On
s'arrangeait. Là on nous le refuse », s'insurge Cédric Delambre. Qui regrette :
« Aucun responsable ne vient à notre rencontre pour dialoguer ».
L'homme se dit prêt à bloquer la route si on l'oblige à
sortir du camp. « Qui paiera les frais de déplacement de mon mobil-home ? Moi,
je n'ai pas les moyens. On n'est pas des gens riches, comme certains le
croient. Et on n'est pas des chiens ni des sauvages ! » Cédric Delambre
aimerait éviter d'avoir à engager un rapport de force avec les autorités. «
Quelle loi nous oblige à partir ? Tout ce qu'on demande, c'est de pouvoir vivre
ici tranquilles ». Les enfants qui jouent avec insouciance sont loin d'imaginer
que leurs parents mènent un combat pour qu'ils puissent rester à Bruay.
Voila encore un jour en ce beau monde…. Allez allez circulez
il y a rien à voir.