lundi 23 juillet 2012

Surcouf à Lille : pas de repreneur en vue

C'est ce jeudi que le juge lillois doit décider de l'avenir de l'enseigne Surcouf, implantée à Lille. L'entreprise de produits informatiques est en redressement judiciaire depuis le 29 février dernier. L'audience devrait permettre de savoir si un repreneur s'est manifesté.

Ouvert en septembre 2010 dans l'immeuble art déco qui abritait autrefois Monoprix, rue du Molinel à Lille , le magasin spécialisé dans le high-tech a vu son élan brisé en moins de deux ans face à la concurrence de la Fnac et de Pixmania. L'enseigne a accusé une baisse de son chiffre d'affaires à 160 millions d'euros en 2011, contre 270 l'année précédente. Si la direction parle de mauvaise conjoncture, pour l'intersyndicale CFTC, CFE-CGC, CGT, l'écroulement du groupe serait surtout la faute à des erreurs de gestion. En 2010, le groupe avait aussi enregistré une perte nette de 20 millions d'euros.

Un avenir incertain pour l'enseigne En avril, une audience avait permis au PDG de l'entreprise, Hugues Mulliez, de présenter son plan de continuation : un projet jugé trop optimiste par les magistrats. Dans la foulée, le comité central d'entreprise (CCE) annonçait la mise en vente des boutiques de Bordeaux-Mérignac, Paris-Haussmann et de Lille. Plus de deux mois après, Lille semble n'avoir toujours pas trouvé d'acheteur. Un temps, la mutation du magasin en point de retrait des articles achetés sur le web avait été évoquée. Sans suite. 

Pas de candidat au rachat Pas de repreneur non plus à l'horizon pour le groupe d'Hugues Mulliez. Une information qui devrait être confirmée jeudi, lors de l'audience. Si personne ne se manifeste, deux possibilités : la remise de fonds ou la liquidation. « On nous a parlé de quelqu'un à l'international, mais je pense qu'il n'y a rien », assure-t-on du côté du CCE. On parie même sur un nouveau report de décision à la rentrée. « Les juges vacataires ne vont pas s'embêter avec un dossier aussi complexe que Surcouf. » 

Mais en attendant les salariés sontt dans le flou En attendant, il y a « zéro information, regrette le secrétaire adjoint du CCE, on attend de savoir à quelle sauce on va être mangé ». Déjà en avril, les élus du CCE avaient saisi le juge lillois et entamé une action en référé. Ils reprochaient à la direction de l'entreprise la rétention des informations. Au total, Surcouf emploie 460 salariés dont près de 90 à Lille. Le licenciement de 200 personnes annoncé après la vente des deux premiers magasins n'aurait pas eu lieu, selon une source interne. Une réunion extraordinaire du CCE devrait avoir lieu jeudi, juste avant l'audience. • 

Rappelons histoire de que la famille Mulliez est toujours deuxième du classement Challenges des plus grandes fortunes de France avec une fortune estimée à 18 milliards d'euro. Tout est dit....