vendredi 17 février 2012

ArcelorMittal Florange où comment prendre les salarié(e)s pour des cons


Les salariés, sous-traitants et intérimaires de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle), ont décidé jeudi, lors d'une assemblée générale, d'occuper à partir de lundi 8h00 les locaux de la direction du site. L'intersyndicale CGT-CFDT-FO-CFE/CGC, qui avait appelé à cette réunion à laquelle ont participé entre 400 et 500 personnes, a également appelé à une «grande journée d'action» le 29 février à Metz, pour «riposter» à la décision annoncée mardi par le numéro un mondial de la sidérurgie de ne pas redémarrer la filière liquide de l'usine mosellane au deuxième trimestre 2012.

Edouard Martin, membre CFDT du comité central d'entreprise, a demandé Zebulon 1er de «mettre à genoux le père Mittal». «Si Zebulon se défile (ce que nous ne doutons pas), je vous garantis qu'à partir de la semaine prochaine et d'ici au 6 mai (date du 2e tour de la présidentielle) Florange va être le cauchemar du gouvernement», a-t-il lancé. «Il faut maintenant définir la riposte. ArcelorMittal doit revenir sur sa décision et nous n'avons plus qu'une solution pour nous faire entendre et respecter: la lutte», a renchéri un responsable de la CGT. Environ 5.000 personnes, dont 3.000 en CDI, travaillent sur le site de Florange.



Le maire de la ville, Philippe Tarillon, a pour sa part estimé qu'il n'y avait «plus de confiance» dans la direction de l'aciérie. «Soyez assurés que vous aurez le soutien matériel, moral et financier des élus dans votre lutte», a-t-il affirmé à la foule. Edouard Martin a quant à lui appelé «ceux qui auraient la nostalgie des luttes de la sidérurgie dans les années 80» à se préparer «à une deuxième jeunesse».

Le haut fourneau P6, le dernier encore en activité en Lorraine, a été mis en veille en octobre 2011, tandis qu'un premier haut fourneau, le P3, était déjà arrêté depuis juin. Les syndicats craignent que cette prolongation soit «peut-être la mort programmée du site de Florange», alors qu'ArcelorMittal a déjà décidé il y a quelques mois de la fermeture définitive de hauts-fourneaux à Liège, en Belgique. ArcelorMittal répète de son côté qu'il ne s'agit pas d'une fermeture définitive des installations lorraines, mais bien d'une mise en veille temporaire en attendant un redressement de la demande en acier.

Le site de Florange a été désigné pour recevoir un projet pilote européen (Ulcos) de captage de CO2, un investissement de quelque 600 millions d'euros sur lequel la Commission européenne doit statuer en juin-juillet. Ce projet ferait gagner en compétitivité le site de Florange, mais nécessite évidemment que les hauts fourneaux soient en marche.