La cour d'appel de Paris a condamné jeudi 16 février à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende l'ancien président du FHaine Jean-Marie Le Pen, qui était rejugé après une cassation pour avoir déclaré que l'Occupation allemande n'avait pas été "particulièrement inhumaine". Cette peine pour "contestation de crimes contre l'humanité" est une confirmation de celle qui avait été prononcée par le tribunal correctionnel de Paris en 2008. Le fondateur du Front national et son avocat étaient absents à l'énoncé du délibéré.
Jean-Marie Le Pen a rapidement annoncé qu'il allait de nouveau se pourvoir en cassation. "Je fais un recours en cassation contre cette décision, dont je ne m'étonne pas qu'elle arrive en période électorale. Les choses sont bien faites par le système", a-t-il déclaré, ajoutant que "ces bons magistrats ont quand même le sens de l'opportunité, sinon de l'opportunisme".
Le 8 février 2008, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu Jean-Marie Le Pen coupable d'"apologie de crimes de guerre" et de "contestation de crime contre l'humanité", à la suite de propos publiés en janvier 2005 dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol. L'ancien président du Front national avait notamment déclaré : "En France du moins, l'Occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés". Il avait également présenté une version jugée choquante du massacre d'Ascq (59), perpétré dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, et durant lequel 86 Français avaient été fusillés en représailles au déraillement d'un train allemand.
Le 21 janvier 2009, la cour d'appel de Paris avait confirmé la condamnation de Jean-Marie Le Pen pour "contestation de crime contre l'humanité". Elle l'avait toutefois relaxé "d'apologie de crime de guerre", sur le dossier Villeneuve d'Ascq et avait jugé certaines parties civiles irrecevables à agir. En revanche, elle avait confirmé intégralement la peine d'amende et de prison avec sursis. Jean-Marie Le Pen et les associations déboutées s'étaient pourvues en cassation.
Le 27 avril 2011, la Cour de cassation a confirmé la relaxe de Jean-Marie Le Pen pour les faits d'apologie de crime de guerre. Celle-ci est donc devenue définitive.En revanche, elle a annulé tout le reste, dont ses peines d'amende et de prison. Le tout a donc été rejugé le 1er décembre 2011 par la cour d'appel de Paris, tant sur les dispositions pénales que civiles.