mercredi 15 février 2012

Billet d'humeur du mercredi 15 février 2012 (Heureux qui, comme un député grec, a touché des euros)


En ce mercredi 15 février 2012, quoi de neuf en ce monde ???  Les ministres des finances de la zone euro sont convenus par téléphone d'abandonner leur projet de se réunir mercredi sur le dossier grec, a annoncé le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, ajoutant qu'une nouvelle réunion aurait lieu le 20 février. Jean-Claude Juncker prévoyait à l'origine de tenir une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles. Il a expliqué avoir changé ses plans parce qu'il voulait recevoir l'assurance des dirigeants politiques grec que les réformes seraient mises en œuvre. Déjà que le parlement grecque étrangle sont peuples maintenant  les dirigeants européens veulent voir les cadavres.

Mais revenons au parlement grecque, saviez-vous que les 300 députés grecs de la Vouli (le parlement monocaméral local) sont parmi les mieux payés d’Europe ? Et qu’ils refusent fermement toute baisse de salaire, alors qu’ils n’hésitent pas à réduire les revenus de leurs compatriotes ? Un sens très particulier de la solidarité dans un pays qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise. Ce n’est pas un hasard si les manifestants grecs hurlent « kleptes » (voleurs) dès qu’ils passent sous les fenêtres du Parlement, place Syndagma.

En effet, le salaire mensuel net d’un député grec s’élève à la coquette somme de 8500 euros nets par mois. À cela il faut ajouter une indemnité pour frais de 4900 euros, une indemnité pour participation aux commissions parlementaires de 1200 euros, une indemnité de logement de 1000 euros (pour les députés de province), un forfait de 1800 euros pour les frais de bureau ainsi que les transports gratuits. Soit un joli pactole.




Depuis 2011, les déclarations de patrimoine des élus sont publiées sur internet (page inaccessible…) alors qu’auparavant seuls les journalistes accrédités à la Vouli y avaient accès. Seule limite de l’exercice, la famille n’est pas obligatoirement concernée par cette déclaration de patrimoine. Or, beaucoup de députés ont des femmes ou des maris immensément riches… Voici les revenus et patrimoines de quelques vedettes politiques locales pour l’année 2009 :

-    Georges Papandreou, ancien premier ministre grec : 122 113,94 euros au titre de son salaire de député et 6926,15 euros de revenus divers. Une maison à Athènes sise sur un terrain de 640 m2. Un portefeuille boursier au nom de son épouse de 228.000 euros. Une épargne de 61.379 euros. Papandreou n’a rien hérité de son père, Andreas, lui-même ancien premier ministre : « je vous lègue mon nom », a-t-il dit à ses enfants. C’est la seconde femme de son père, l’hôtesse de l’air « Mimi », qui a fait main basse sur ses biens…

 -    Antonis Samaras, leader de la Nouvelle Démocratie (droite) : 107.150,05 euros au titre de son salaire de député et 110.695,28 euros de revenus divers. 5 terrains dont un situé dans la banlieue chic d’Athènes et un appartement (pas de valeur déclarée). 285.467 euros d’épargne déposés dans une banque belge, la KBC, et 8951,94 euros dans une banque grecque. Enfin, 3500 actions d’une compagnie de ferry.




-   George Karatzaferis, leader du Laos (extrême droite) : 268.074 de revenus divers plus une fortune foncière.

-    Konstantin Karamenlis (ancien premier ministre, Nouvelle Démocratie) : 130.335 euros de salaire. Un portefeuille boursier (vente de 600.000 euros et achat de 300.000 euros en 2009). Une épargne de 600.000 euros. Et bien sûr, des propriétés foncières.

-    Dora Bakoyanni (leader de l’Alliance démocrate, scission de la Nouvelle démocratie) : 129.385 euros de salaire. Des propriétés immobilières (dont deux terrains en Savoie). Un compte à la Deutsche Bank (857.461 euros) et un autre dans un établissement grec (182.289 euros). Son mari est millionnaire.

-    Aleka Papariga (leader du KKE, le parti communiste stalinien) : 91.750 euros pour son salaire de députée et 43.401,25 euros pour sa retraite, une « grande partie » étant versée à son parti, ce qui est sans doute vrai, le KKE fonctionnant comme une secte.




 Et tout cela ne concerne que la partie émergée de l’iceberg, la fraude fiscale étant un sport national en Grèce. Comme si cela ne suffisait pas, 121 députés ou anciens députés (dont 52 du PASOK et 66 de la Nouvelle Démocratie) viennent de réclamer environ 250.000 euros chacun à l’État (soit plus de 30 millions d’euros) d’arriérés. Pourquoi ? Suivez bien : les présidents des trois cours suprêmes grecques ont obtenu que leur salaire soit aligné sur celui du mieux payé des fonctionnaires grecs, le président de la commission nationale des postes et communication, un protégé de Karamenlis le petit qui lui a fait cadeau d’un salaire royal. Or, en vertu de la Constitution grecque, le salaire des députés ne peut être inférieur à ceux des trois présidents des cours suprêmes…

Quoi qu’il en soit, par comparaison, les députés français (qui ont aussi refusé en novembre dernier une baisse de 10 % de leur salaire) font presque miséreux (enfin façon de parler) avec  5247 euros nets de salaire, 6412 euros pour frais divers, 9138 euros pour payer des assistants, transport et téléphone gratuit. Les Italiens, longtemps les mieux payés d’Europe, ont du consentir des sacrifices  en 2006, une baisse de 10 %, en 2007, un gel pour six ans, en 2011, une baisse de 10 % pour les députés gagnant plus de 90.000 euros bruts par an et de 20 % pour ceux qui déclarent plus de 150.000 euros. Mais ils sont loin d’être à plaindre  ils peuvent compter en plus sur une indemnité de résidence de 3500 euros pour ceux qui n’habitent pas Rome, une indemnité pour frais de 3690 euros, etc. Tout compte fait, les députés allemands sont les plus raisonnables (voyez dans ce raisonnable de l’ironie) ils n’ont droit qu’à un salaire de 7688 euros net par mois, sans indemnité supplémentaire. 

Et pendant ce temps là les parlementaires  grecs ont baissés le smic de 22 % à 586 euros et le reste de l’Europe n’est pas mieux lotis car tous ces dirigeants, dont Zebulon 1er est en tète de course,  ont comme idée de supprimer,  voir rogner se salaire minimum.  Ils y a longtemps que nous avons arrêtés de rêver  en ce système capitalisme. Mais notre but est aussi de convaincre nos camarades du danger de celui et de son système parlementaire actuel tenu par une oligarchie, qui s’en met plein les poches. Et tous ensembles nous devons lever le poing pour détruire tout cela et construire sur ces ruines un système libertaire synonyme  de liberté, de solidarité, de proximité, de respect, de consensus, d’égalité, d’entraide et de culture.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.