Ce n'est plus un rapport, c'est un phénix. Officiellement enfermé à triple tour dans les archives de l'Assemblée depuis son rejet par les députés fin 2011, le rapport de la commission d'enquête sur le financement des syndicats et du patronat (rédigé par le député centriste Nicolas Perruchot) renaît de ses cendres via le site Internet du « Point » qui l'a publié hier.
Et la on peut y lire que « Le financement des organisations d'employeurs repose sur diverses ressources qui ne sont pas illicites, mais dont la légitimité manque de force », critique le rapport. Alors que les regards s'étaient jusqu'ici surtout portés sur les syndicats, le patronat ne sort pas indemne, loin de là, de l'analyse des députés. Les ressources des organisations sont substantielles, recense-t-il entre 500 millions d'euros et 1 milliard, selon une extrapolation à partir des données disponibles. Si celles-ci sont plus accessibles depuis la loi de 2008 instaurant la publication des comptes, le rapport pointe « certains comportements susceptibles d'entacher de suspicion l'usage de ces ressources ». La part des cotisations des adhérents est parfois faible et les clefs de répartition entre fédérations et organisations peu claires. Surtout, le financement par les fonds du paritarisme, au premier rang desquels la formation (via le Fongefor) sont insuffisamment contrôlés. Le rapport pointe le cas de la CGPME, qui a utilisé une partie de son préciput formation pour financer le Salon Planète PME, qu'elle organise, ainsi qu'une campagne de promotion d'un dispositif de formation des chômeurs (la POE), qui aurait surtout servi son image. Les organisations patronales « semblent également bénéficier d'un soutien matériel parfois significatif de la part d'instances dans la gestion desquelles elles se trouvent impliquées », ajoute le rapport, visant les chambres de commerce et d'agriculture.
Tous va bien au pays des patrons et dans ce monde capitaliste non ????
Cliquez sur l'image pour l'agrandir