lundi 20 février 2012

Le Cri du coron, un nouveau collectif antifasciste sur Bruay.


En réaction à l'inauguration annoncée par l'extrême droite identitaire d'une Maison des ouvriers à Bruay, un nouveau collectif d'opposition vient de voir le jour. Son nom : le Cri du coron. Composé de jeunes militants bruaysiens, houdinois, divionnais se revendiquant de la mouvance antifasciste, ce groupe entend maintenir la pression sur la Maison des ouvriers et contrecarrer ses agissements. Sauf que pour l'instant, il ronge son frein, cantonné à une « guerre » virtuelle sur Internet et les murs de la ville à coups d'affiches et de graffitis.

Ses géniteurs avaient annoncé son implantation à Bruay avec roulements de tambour, le torse bombé. Après la Maison de l'Artois à Auchel, la Maison des ouvriers de Bruay allait étendre l'influence de l'extrême droite identitaire en sol mineur et servir de « base politique pour tout le bassin de l'Artois », déclarait début janvier le Front populaire solidariste (FPS), groupuscule d'extrême droite proche de la Maison flamande de Lambersart. « Ce projet a pu se réaliser grâce à la volonté de quelques Bruaysiens de voir s'installer une véritable alternative à la politique actuelle de droite ou de gauche, palabrait début janvier Claude Hermant, porte parole de la Maison flamande. Une permanence s'y tiendra trois fois par semaine afin de recevoir les Bruaysiens et les autres... » Or depuis cette annonce retentissante, rien, ou presque. En dehors d'une campagne d'affichage sauvage orchestrée dans la nuit du 6 au 7 février par le mouvement d'extrême droite Troisième voie, la ville n'a subi comme seuls « dégâts collatéraux » qu'une éclosion de graffitis. La « guerre » annoncée entre les deux camps se résumant à un jeu du chat et de la souris largement commenté sur Internet.

À Bruay, un nouveau collectif d'opposition aux identitaires vient toutefois de voir le jour. Le Cri du coron - c'est son nom - est constitué de jeunes du Bruaysis réunis en association. « Nous sommes un comité de vigilance de Bruay composé d'une trentaine de jeunes, indiquait hier ce membre actif. Le Cri du coron, à la base, était un fanzine, né en 2001. On reprend le flambeau pour informer la population et mener une lutte de tous les instants contre ces nazillons. Nous voulons couper l'herbe sous le pied à Claude Hermant et ses sbires en aidant les gens à les démasquer. Après, chacun prendra ses responsabilités. En attendant qu'ils se manifestent, on surveille leurs agissements. C'est calme en ce moment, mais le risque de débordements violents existe. Un concert sera bientôt organisé à Bruay ou aux alentours pour nous faire connaître ».

Face à cette opposition qu'ils raillent allégrement sur le Net, les identitaires, qui promettaient à leurs adversaires politiques « une année 2012 difficile » et une inauguration en grande pompe de la Maison début février, tardent à avancer à visage découvert... L'échec apparent de leur implantation auchelloise, et le souvenir de la résistance physique que leur avaient opposée leurs détracteurs cet été sur le marché d'Auchel, les conduiraient-ils à faire profil bas ? Joint au téléphone, Claude Hermant balaie les arguments d'un revers de main et assume une discrétion stratégique qui porterait ses fruits. « La Maison de l'Artois compte 120 adhérents. Elle avance bien. Mais vu l'hostilité à notre égard, on a opté à Bruay pour la "tactique sous-marin" et les réunions Tupperware® (sic). Nous avons 15 membres actifs à Bruay qui se réunissent efficacement.




Source : Voix du Nord