Les canulars, c'est bien. Du moins tant que ça ne plaisante pas avec la République. C'est en tout cas ce que semble penser la direction de la station de radio Rire et Chansons qui a décidé de virer l'humoriste Gérald Dahan au lendemain d'un canular dans lequel l'humoriste piégait le candidat de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan.
Se faisant passer pour Eric Cantona, qui défend la cause des mal-logés, Dahan assénait: «Je n'ai pas confiance en Zebulon 1er , c'est une catastrophe. Je pense que c'est une crapule». Ce à quoi le candidat à la présidentielle répondait: «Je le pense aussi», avant d'ajouter: «Si Sarkozy est réélu, ça finira dans le sang après, ça finira dans la rue. Tu vois le pays supporter encore Sarkozy cinq ans?».
Un échange qui a provoqué tollé et branle-bas de combat chez Rire et Chansons. Selon les propos de Gérald Dahan au Parisien, mercredi matin, la station avait d'abord accepté de diffuser le sketch en coupant «tout ce qui cogne trop Nicolas Sarkozy». Puis elle s'est finalement rétractée. «Ce contenu n'était pas conforme aux attentes de la station. Après écoute, il nous est apparu que ce canular, outre qu'il n'était pas drôle, ne respectait pas la ligne éditoriale de la station, et ce quels que soient les personnages politiques visés», a justifié la direction de la station dans un communiqué.
Mais l'affaire n'en reste pas là. Mécontent d'être censuré, l'humoriste a décidé d'envoyer le canular dans son intégralité à plusieurs personnes, se mettant «en totale contradiction avec les engagements souscrits vis-à-vis de Rire et Chansons», ajoute la station. «Je n’ai pas mis la bande moi-même sur les réseaux sociaux, ce sont des journalistes qui l’ont mis. Je leur ai envoyé le canular sous sa forme originale car je pense qu’il en va de la liberté d’expression. Rire et Chansons voulait le diffuser sous forme tronquée en enlevant les passages sur Zebulon 1er. On m’a fait comprendre qu’on négociait de nouvelles fréquences pour la station et qu’il n’était pas judicieux de diffuser ce canular en ce moment, a expliqué Gérald Dahan.
«Je ne cède pas à la censure. Je souhaitais que le public connaisse mon travail. Je ne voulais pas qu’on croit que je suis partial. On a quand même un candidat à la présidence qui balance sur tous les autres. Enlever ses répliques concernant le président sortant, c’est une censure qui n’est pas acceptable», ajoute l'humoriste. Et c'est ainsi que ce mercredi matin, Gérald Dahan s'est vu purement et simplement refuser l'entrée au siège de la station. «Être viré, cela ne fait jamais plaisir, mais être interdit d'accès par un vigile; ne même pas pouvoir récupérer ses affaires ni même rencontrer la DRH ou la direction, c'est tout simplement scandaleux», a déclaré l'intéressé après qu'un vigile lui ait montré une note de la direction de la radio qui stipule que l'humoriste et ses auteurs sont désormais interdits d'accès à la station. il affirme également que «ce n'est pas la première fois que je suis viré pour raison politique. Ce fut déjà le cas à France Inter avec ma chronique sur Michèle Alliot-Marie».
Tout va bien au pays de la liberté d’expression, non ??????