Samedi fut le jour de la Journée nationale pour la dignité des
populations Roms. Plusieurs manifestations étaient organisées, notamment à
Roubaix et Lille.
Des pancartes en cartons avec un message simple. Un message
qui demande « le respect des droits fondamentaux ». Les Roms sont inquiets. À
leurs côtés, à Lille, les membres du collectif Solidarité Roms Lille Métropole
ne désarment pas. Un groupe d'une trentaine de personnes s'est réuni samedi devant
la préfecture.
Leurs revendications : l'interdiction de toute expulsion
sans solution de relogement, l'accès au droit commun pour les citoyens bulgares
et roumains, la scolarisation des enfants, l'accès aux soins, l'accompagnement
et plus largement l'insertion des populations roms dans la métropole lilloise.
Les associations craignent que la décision de la communauté
urbaine de Lille de maintenir les Roms sur les terrains lui appartenant ne soit
remise en cause et redoutent des expulsions durant l'été. Les membres du collectif
réclament des solutions durables, pour mettre fin à des discriminations jugées
insupportables. « Au-delà de l'urgence, nous avons la volonté d'inscrire notre
action dans une perspective d'insertion à long terme », remarque Claude
Wauquier. « Il faut déplacer ces populations avec la plus grande précaution, en
tenant compte du travail accompli pour leur insertion. C'est une vérité pour
tous les précaires. » Élodie Longuemart est mobilisée depuis deux ans auprès
des enfants roms de Villeneuve d'Ascq. Mardi dernier, elle leur a dit au revoir
pour l'été, après un dernier atelier de lecture. « On se demande toujours ce
que vont devenir les gens qu'on suit, si jamais ils se font expulser », confie
t-elle.
Les membres du collectif porteront leurs demandes devant le
préfet de région, qui a accepté de les recevoir le 19 juillet. En attendant,
ils lancent un appel à la vigilance durant les vacances : « Les personnes
intéressées peuvent nous rejoindre afin de nous prévenir en cas d'expulsion. »
Le collectif entend bien prouver que la condition des Roms ne préoccupe pas
uniquement les militants, mais l'ensemble des citoyens.