vendredi 10 février 2012

La plaque commémorative pour Ali Ziri retirée


«Ali Ziri, 69 ans, mort le 11 juin 2009, à la suite de son interpellation par la police nationale, ici même. » Ce texte inscrit sur une plaque posée le 14 janvier à l’angle du boulevard Jeanne-d’Arc et de la rue Antonin-Georges-Belin, à Argenteuil, par le collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri. Mais la plaque a été retirée vers 16 heures.

Et pour cause, le préfet, Pierre-Henry Maccioni a remis une injonction au maire, Philippe Doucet , en ce sens. « C’est au regard des tensions que Philippe Doucet, garant de la tranquillité publique et prenant en compte les relations avec les services de l’Etat dans la gestion des affaires de la ville, concède la dépose de ladite plaque » explique-t-on en mairie. « Nous sommes intervenus car nous estimions que la rédaction du texte de la plaque ne respectait pas le principe de présomption d’innocence, précise la préfecture. Nous sommes donc satisfaits de la décision de la ville d’Argenteuil. »

Un sentiment partagé , on se doute par les policiers. « La raison l’a emporté. Ce message laissait entendre qu’il y avait une relation de cause à effet entre le décès de M. Ziri et son interpellation, réagit Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat Alliance. Rien, aujourd’hui, dans la procédure, ne permet de dire que les policiers sont impliqués. Nous étions prêts à saisir la justice pour obtenir la dépose de la plaque. » « Tout le monde veut que la vérité se manifeste. L’affaire est en cours, ce n’est qu’à la justice de juger », renchérit Frédéric Jung, son homologue d’Unité SGP-FO.

Ali Ziri, retraité algérien, est mort deux jours après une interpellation par la police, à la suite d’un contrôle routier. Il se trouvait alors en voiture avec un ami, Arezki Kerfali. Les deux hommes, passablement éméchés, auraient tenté de résister, contraignant les policiers à faire usage de la force pour les maîtriser. Alors que la première autopsie avait conclu à une « fragilité cardiaque » et confirmé la « forte alcoolémie » du sexagénaire, une contre-expertise avait révélé la présence d’« hématomes de 12 à 17 cm » sur son corps. Mi-décembre, le parquet de Pontoise a requis un non-lieu à l’encontre des policiers mis en cause. Hier, le collectif Vérité et justice n’a pas souhaité s’exprimer sur le retrait de la plaque. Ses membres avaient cependant prévu de se réunir dans la soirée. De son côté, la municipalité envisage « à l’issue de la procédure judiciaire en cours, de proposer au conseil municipal d’Argenteuil une délibération pour décider de la pose d’une plaque définitive en la mémoire du défunt. »

Tous va bien dans le pays de la liberté d’expression, non ?????