mercredi 8 février 2012

Les aéroports en grève pour le droit de grève


La quasi-totalité des syndicats de pilotes - le très majoritaire SNPL, le Spaf, l'UNPL et Alter - ont appelé à cesser le travail depuis  lundi  jusque jeudi soir, ainsi que les syndicats des hôtesses, stewards et personnels au sol, dont les prestataires des compagnies (bagagistes, avitailleurs, agents de piste, mécaniciens, etc.). La mobilisation se révèle particulièrement forte chez les navigants.

Ce front syndical inédit s'est construit contre le projet du gouvernement, via une proposition de loi, de limiter le droit de grève dans l'aérien, sur le modèle du dispositif introduit en 2007 dans les transports terrestres, à la SNCF et à la RATP notamment. Le texte du député UMP Eric Diard impose notamment aux grévistes, sous peine de sanction, de se déclarer individuellement 48 heures à l'avance. Pire, chaque gréviste devra aussi dire sa volonté de reprendre le travail 24 heures à l'avance, toujours sous peine de sanction.

Le texte impose aux compagnies de communiquer des prévisions de trafic 24 heures en amont. Pour les syndicats, ce texte vise "à limiter le droit de grève" et ils dénoncent aussi, à l'instar du principal syndicat d'hôtesses et de stewards Unac, "l'absence de concertation préalable pourtant prévue par le Code du travail".

Les syndicats insistent sur le fait que cette limitation du droit de grève arrive alors que des coupes budgétaires de deux milliards sont prévues par Air France, et que ce sont les employés qui vont en supporter le poids.

Bien qu’ayant été adoptée le 24 janvier dernier à l’Assemblée, cette loi a des chances de se faire retoquer au Sénat. D’autant que les syndicats précisent que la limitation du droit de grève dans les transports est un laboratoire, visant à étendre ces méthodes antisociales à d’autres corps de métier.