Sur la Cote d’Opale, les mois passent et la répression continue.
Jeudi 2 Février 2012, un militant No Borders comparaissait au TGI de Boulogne-sur Mer. Il était accusé d’avoir « résisté avec violence » à Bertrand Chapey, Leatitia Maneiro et Patrick Lelong, trois agents de la Police de l’Air et des Frontières de Coquelles. On lui reprochait en prime de récidiver en : «en refusant de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques intégrées dans un fichier de Police ». Il s’agit du 8ème militant comparaissant pour ce de chef d’inculpation depuis mai 2011.
Convoqué à 13h30, notre ami, assisté de son avocate, Marie-Hélène Calonne, ne comparaîtra qu’autour de 19h. En effet, après de longues hésitations, le trio de juges décide finalement de ne pas reporter le procès parce que quatre témoins s’étaient déplacés pour contredire la version policière. A notre grand étonnement, il apparaît dès le début que le président se montre assez septique au sujet de la version policière. « Des choses me chiffonnent dans cette procédure » dit-il aux deux policiers présents après que le militant ai donné une version très détaillée de son arrestation. Sur la totalité des différents interrogatoires, le débat tournera finalement davantage autour des violences policières que des prétendues violences qu’aurait commis notre ami, ce qui n’avait vraisemblablement pas l’air de plaire aux policiers et leurs soutiens (la procureur et la journaliste de Nord-Littoral).
Malgré d’évidents mensonges proférés par les policiers, la procureur demande une peine de 4 mois de sursis pour le prévenu, mais aucune condamnation pour avoir refusé de donner ses empreintes ; reconnaissant ainsi l’abus des policiers en matière de fichage. Sur la partie civile, l’avocat des trois policiers demande quant à lui 150€ par policiers et justifia cette faible somme par le fait que « la question de l’argent est très accessoire dans ce genre d’affaire » ; l’hypocrisie n’a pas de limite ! Un demandeur d’asile présent lors de l’arrestation musclée de notre ami aura tenu à témoigner au cour de ce procès, et ce malgré les risques que lui font encourir un tel positionnement pour la régularisation de sa situation (qui passera par les mains du ministère de l’intérieur). Il confirmera les coups reçu par notre ami de la part des policiers. Le délibéré, qui semble déjà être un nouveau revers pour les services irréprochables de Claude Guéant, tombera le 28 février prochain.
Après les multiples relaxes de militants Calaisiens durant l’été et l’automne dernier, cette nouvelle affaire montre la volonté de l’état de continuer à accentuer la pression et surtout la répression contre « l’ennemi intérieur », entre d’autres mots : les jeunes, les ouvriers, les pauvres et les étrangers. Comme dernièrement à Nantes, Toulouse, Paris et Clermont Ferrant, on constate qu’à Calais des techniques répressives de plus en plus violentes sont appliquées contre tous les citoyens ne marchant pas dans le droit chemin de l’état.
Legal Team No Border Calais