En ce dimanche 15 avril 2012, quoi de neuf en ce monde ??? Depuis
le sinistre discours de Grenoble du 30 juillet 2010 qui visait expressément les
Roms, et la circulaire du 5 août 2010 dont l'objet portait sur
"l'évacuation des campements illicites" et enjoignait les préfets
d’engager une "démarche systématique de démantèlement des camps illicites,
en priorité ceux de Roms", l’Etat français n’a eu de cesse de persécuter
les Roms.
Les Roms sont des ressortissants européens et l’acharnement
que l’Etat français a mené à l’encontre de ces populations est inédit depuis le
Gouvernement de Vichy, malgré la mobilisation d’associations comme La Voix des roms,
RESF ou le GISTI, d’ONG comme Human Right Watch, Amnesty International, de
syndicats, de certains organisations ou partis politiques (hélas peu nombreux),
ainsi que de citoyennes et citoyens lambda, soucieux de faire respecter les droits
inaliénables des Roms à la dignité, à la liberté de circulation, à l’accès au
logement, à l’éducation pour les enfants, aux aides sociales et aux services
publics. Au cours de l’été 2010 l’Etat français s’est livré à un démantèlement
généralisé des campements de Roms jugés illégaux à coup de pelleteuses et de
gaz lacrymogènes et autres violences (objectif : 300 campements à démanteler
sur 3 mois). Situation révoltante et absurde car les maires des communes de
plus de 5000 habitants sont tenus d’aménager un emplacement avec accès à l’eau
et à l’électricité pour les gens du voyage. Et ce sont les maires qui, dans les
faits, n’ont que rarement rempli leurs obligations.
L’Etat a donc non seulement bafoué ses engagements en
matière de respect des droits humains, en ne respectant pas la Directive
Européenne 2004/38/CE, relative à la liberté de circulation dans l’espace de
Schengen, en organisant un harcèlement quotidien des Roms, en renforçant
l’appareil législatif qui criminalise à tout va la mendicité, en utilisant des
services publics comme ceux de la RATP ou encore de la compagnie Air France
pour expulser les familles, mais aussi en n’obligeant pas les maires à
appliquer les lois existantes (même chose d’ailleurs pour les lois SRU et DALO,
qui restent des voeux pieux).
La situation est d’autant plus dramatique quand ce sont
parfois des maires de gauche qui appliquent avec zèle cette politique de la
chasse aux Roms, comme par exemple le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, devenu
un spécialiste en la matière.
Il semblerait que les socialistes soient sur le point
d’arriver au chateau en mai prochain, mais sur cette question des Rroms, comme
sur celle des sans-papiers, le discours du candidat François Hollande n’est pas
très rassurant et ne laisse guère présager une rupture nette avec la politique
raciste menée par la majorité actuelle. Même s’il s’est prononcé pour un
meilleur respect de la dignité des Roms et a brièvement fait allusion sur Canal
+ à sa volonté d’aménager des espaces destinés à les accueillir dans des
conditions plus dignes.
Il faudrait, pour que cela soit possible, que le futur
gouvernement oblige cette fois-ci les collectivités locales à respecter la loi,
sous peine de fortes amendes, et qu’il s’engage à faciliter l’accès au logement
social aux Rroms, comme à toute personne touchée par la précarité et le mal
logement, quelle que soit son origine ou sa nationalité.
Malheureusement, afin de ne pas froisser un électorat
frileux et désinformé sur les "gens du voyage" - terme qui n’a d’ailleurs
pas grand sens puisque plus de 95% des Roms, manouches et gitans sont
sédentarisés en Europe, le candidat du PS semble très peu explicite sur la
question. Comme sur la question des sans-papiers et bien qu’il se soit, à
l'occasion de ce même passage télévisé, clairement positionné pour un arrêt de
l’enfermement des enfants en Centres de Rétentions Administratifs (CRA), il
compte toujours poursuivre une politique d'expulsion en limitant le nombre
d'immigrés dits légaux à 200 000 par an, et le doute sur le futur sort des
Rroms est loin d'être dissipé. Cet objectif est à peine supérieur à celui du
gouvernement actuel, avant les dernières annonces populistes du candidat
Sarkozy, déterminé à limiter l'immigration légale de moitié.
Il serait temps, une bonne fois pour toute, que les
socialistes - et leurs futurs alliés - rompent définitivement et de façon
claire et nette avec la politique ségrégationniste et sécuritaire du
gouvernement actuel.
Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez
il y a rien à voir.