En ce jeudi 12 avril 2012, quoi de neuf en ce monde ??? « La
police ! Tu entends c’est la
police ! » Hurle une femme Des grappes d’hommes pieds nus, dévalent
le chemin de terre rouge, entre les ronces et les arbres maigres. Ils
s’enfuient dans la boue, les bras ballants. Nous sommes a Mayotte, devenu en
mars 2011 le 101éme département français après n referendum aux allures de plébiscite.
Dans les faubourgs miséreux de mamoudzou, préfecture de
l’ile, les gendarmes viennent de faire provisions de clandestins ; Ceux-ci
ont baptisé leur quartier de fortune « Kosovo »,
« Tchétchnie », « Rawanda ». « Ce sont des noms de
misère », sourit un homme. Le jour, la nuit, les militaires « cassent
les portes », raconte un homme, « parfois ils nous poursuivent jusque
dans la foret ». Ici, les sans papiers sont comoriens, venus
clandestinement d’Anjouan par bateau ou d’une autre ile d’archipel. Même langue
que les Mahorais de nationalité française, même culture, même religion. De
nombreux habitants de Mayotte ont de la famille sur les iles voisines. De tout
temps et jusqu’ ‘en 1994, les habitants de l’archipel se déplaçaient
librement d’une ile à l’autre. Le « visa Balladur » y a mis fin, puis
le département à fermé la frontière.
« C’est ignoble ce qui se passe ici, c’est vraiment dégueulasse »,
lâche une responsable de la Cimade. Les gendarmes embarquent
une mère et ses enfants. Cette femme a encore un peu de chance. Souvent,
les parents sont interpellés, et les gamins laissés seul derrière. « Pas
le temps de les prendre avec nous », avoue un père. D’autres les
« oublient », délibérément, espérant revenir les chercher plus tard.
Aujourd’hui, à Mayotte, 4000 enfants sont « orphelins temporairement ou définitifs ».
Recueillis par une tante, un oncle, d’autres, sans papiers, comme eux,
précaires comme eux, sont entassés dans les bidonvilles de tôle qui ceinturent
la « capitale». Comme cette grand-mère installée à Mayotte depuis
trente-trois ans. Aujourd’hui, elle s’occupe seule de ses huit petits-enfants. Leurs
parents ont été expulsés depuis plusieurs mois. Elle ne croit plus à leur
retour. Elle est assise à même le sol, un bébé sur les genoux. Une assistante sociale
lui parle de scolarisation, elle répond : pain, eau, survivre.
Pendant ce temps, la gendarmerie française explose ses
quotas d’expulsés. En 2010, 26 500 clandestins, dont 6000 mineurs, ont été
conduits au port. C’est 12% de la population de Mayotte et la moitié des reconduites a la frontières sur
le territoire national.
Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez
il y a rien à voir.
Source : Le Canard Enchaîné