L'Ukraine commémore ce jeudi le drame de Tchernobyl, marqué
par le lancement officiel de l'assemblage du nouveau sarcophage du réacteur
n°4, dont l'explosion il y a 26 ans a provoqué la pire catastrophe nucléaire de
l'Histoire. La cérémonie doit débuter vers 09H00 GMT après un dépôt de gerbes à
la mémoire des milliers victimes de l'explosion en 1986 à la centrale située à
une centaine de kilomètres au nord de Kiev. "La douleur de Tchernobyl se
fait toujours sentir, c'est pourquoi nous nous soucions constamment de la
sécurité du quatrième réacteur, détruit par l'explosion", a indiqué le président
ukrainien, Viktor Ianoukovitch, dans un communiqué.
Le nouveau sarcophage est destiné à réduire la menace de
radioactivité sur le site. Les restes du réacteur accidenté ont été recouverts
en 1986 d'une chape de béton, mais cette installation, construite dans
l'urgence, est fissurée et ne peut pas être considérée comme sûre. L'explosion
à la centrale située près des frontières russe et bélarusse, avait contaminé
une bonne partie de l'Europe, mais surtout l'Ukraine, la Russie et le Bélarus,
alors républiques de l'URSS. Des milliers de "liquidateurs" avaient
été dépêchés sans protection sur les lieux de l'accident pour éteindre
l'incendie et enfouir le réacteur touché.
Une manifestation d'anciens "liquidateurs" qui
avaient participé au nettoyage autour de la centrale est prévue jeudi au centre
de Kiev. Ils exigent une meilleure indemnisation et certains d'entre eux
avaient effectué l'an passé une grève de la faim pour réclamer une hausse de
leur pension. Par ailleurs, quelque 130 actions sont prévues de jeudi à
dimanche en France à l'occasion du 26e anniversaire de cette catastrophe, ainsi
qu'une quarantaine d'autres en Allemagne ou dans d'autres pays, selon le réseau
Sortir du nucléaire.
A Tchernobyl, le sarcophage sera assemblé sur un terrain
contigu au réacteur, puis glissé au-dessus de la vielle chape. Les travaux
seront effectués par le consortium Novarka, formé par les sociétés françaises
Bouygues et Vinci, qui ont remporté l'appel d'offres pour la construction de
cette nouvelle structure étanche.
Le coût total de l'opération est estimé à 1,5 milliard
d'euros. La communauté internationale avait débloqué 550 millions d'euros lors
d'une conférence internationale à Kiev en avril 2011, à l'occasion du 25e
anniversaire de la catastrophe, célébré un mois et demi après les accidents à
la centrale japonaise de Fukushima. Le reste a été ajouté par la Banque
européenne pour la reconstruction et le développement (Berd)."Face à ce
drame, l'Ukraine a été sensible au soutien amical de la majorité des pays du monde",
a ajouté Viktor Ianoukovitch.
Entre six et sept millions de personnes vivent encore dans
les 150.000 km2 de territoires contaminés au césium en Ukraine, au Bélarusse et
en Russie. Victimes de l’irradiation lors de l’accident ou même victimes de la contamination
par l’ingestion d’aliments cultivés en territoire contaminé, 2,4 millions
d’Ukrainiens, parmi lesquels 428 000 enfants, souffrent de problèmes de santé
liés à la catastrophe, selon les chiffres du ministère ukrainien de la Santé.
Et pendant ce temps la en France, hier, un incendie s'est
déclaré dans une partie dites "non nucléaire" du réacteur n°2 de la
centrale de Fessenheim. Mercredi à 8H30,
"alors que l'unité de production n°2 était en fonctionnement normal, un
départ de feu sur un matériel de refroidissement de l'alternateur en salle des
machines (partie non nucléaire de l'installation) a été détecté et rapidement
éteint", écrit l'électricien. "Ce départ de feu rapidement maîtrisé
n'a pas fait de blessé et n'a eu aucune conséquence sur la sûreté, ni sur
l'environnement, ni sur la production qui est restée à 100%. Dans le cadre du
retour d'expérience? le site mènera une analyse précise des causes de ce
dysfonctionnement", ajoute-t-il. No comment…
Le second réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim a
été remis en route le 6 mars, à l'issue de sa troisième visite décennale. Il
avait été mis à l'arrêt en avril 2011 pour des contrôles et des travaux de
maintenance, d'un coût total de 200 millions d'euros. Fessenheim, mise en
service en 1977, est la doyenne des centrales nucléaires françaises en
activité. Les militants écologistes et libertaires demandent sa fermeture, mettant
en avant sa "vétusté" et son exposition aux risques sismiques et
d'inondation.