Troisième jour de cessez-le-feu théorique, troisième jour
qu'il n'est pas respecté. Les forces syriennes ont bombardé pendant une heure samedi matin deux quartiers
de la ville de Homs, dans le centre du
pays, selon une ONG syrienne. Aucune victime n'était à déplorer dans ce
bombardement des quartiers de Jourat al-Chayah et al-Qarabis, a précisé
l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH).
Dans les mois précédant la trêve, Homs, troisième ville du
pays, a été violemment bombardée,
notamment son quartier symbole de Baba Amr où s'étaient retranchés les rebelles et qui a été repris
par l'armée le 1er mars au terme d'un
mois de pilonnage destructeur. Le cessez-le-feu a été fragilisé ces deux
derniers jours par la mort de 18 personnes, en majorité des civils mais ce
bilan reste en nette rupture avec ces
derniers mois, au cours desquels les morts se comptaient par dizaines
quotidiennement. Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté vendredi à
travers le pays pour tester l'engagement
du régime à respecter le plan de l'émissaire Kofi Annan. Ces manifestations
étaient "plus importantes que les semaines
précédentes" dans la quasi-totalité des provinces, en dépit d'un
déploiement militaire massif, selon
l'OSDH. L'armée a tiré sur les manifestants, tuant quatre personnes à travers
le pays, et blessant 20 autres à Jassem,
dans la province de Deraa (sud). Dans
cette ville, les tirs sur les manifestants ont duré deux heures et au
moins cinq personnes ont été arrêtées,
selon l'OSDH.
Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU doivent
voter samedi à New York sur un projet de résolution autorisant le déploiement
d'observateurs pour surveiller le cessez-le-feu. Le vote russe reste incertain.