Plusieurs rescapés du naufrage d'un bateau qui avait causé
la mort de 63 migrants en 2011 au large de la Libye ont déposé plainte contre X
ce mercredi pour «non assistance à personne en danger», mettant explicitement
en cause l'armée française.
La plainte a été déposée auprès du Tribunal de grande
instance de Paris au nom de quatre survivants, soutenus par une coalition
d'ONG, dont la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et le
Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti).
Ce dépôt de plainte survient deux semaines après la
publication d'un rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
(APCE) qui pointe la responsabilité de l'Italie et de l'Otan dans la mort de
ces réfugiés.
Le 27 mars 2011, quelques jours après le début de
l'intervention militaire internationale en Libye, 72 migrants d'origine
africaine montent à bord d'une fragile embarcation dans l'espoir de rallier les
côtes italiennes.
La situation se détériore rapidement à bord du zodiac qui
dérive plusieurs jours avant d'être finalement rejeté sur les côtes libyennes
le 10 avril. Au total, 63 personnes sont mortes, dont 20 femmes et 3 enfants,
dans une zone largement surveillée et patrouillée par les membres de l'Otan
participant à l'opération en Libye.
«Alors que beaucoup de navires ou d'hélicoptères des troupes
de l'Otan patrouillaient à proximité, personne n'est venu au secours de ces
gens qui sont décédés dans des circonstances particulièrement atroces», a
indiqué Patrick Baudouin, président d'honneur de la FIDH, lors d'une conférence
de presse à Paris.
«Ces personnes pouvaient aisément être sauvées. Il y avait
un hélicoptère qui a survolé le bateau et qui a même fourni quelques litres
d'eau et quelques aliments et cet hélicoptère est parti comme si de rien
n'était. C'est tout à fait inadmissible, la justice est là pour essayer de
déterminer qui sont les responsables.»