A huit jours du second tour de l'élection présidentielle,
Mouammar Kadhafi s'invite dans la campagne. Le site français d'information
Mediapart à publié en effet hier un document signé d'un ex-dignitaire libyen
affirmant que le régime de Mouammar Kadhafi avait accepté, en 2006, de financer
à hauteur de «50 millions d'euros» la campagne présidentielle de Zebulon 1er
en 2007.
Dans ce document en arabe, Moussa Koussa, ex-chef des
services de renseignement extérieur de la Libye, fait état d'un «accord de
principe» pour «appuyer la campagne électorale du candidat aux élections
présidentielles, Zebulon 1er ,
pour un montant d'une valeur de cinquante millions d'euros». Le 12 mars, Zebulon
1er avait qualifié de
«grotesque» un éventuel financement de sa campagne présidentielle de 2007 par
Mouammar Kadhafi.
Dans cette note, entourée d'un cadre vert, rédigée en arabe
et traduite par Mediapart, Moussa Koussa confirme un «accord de principe» au
sujet des «instructions émises par le bureau de liaison du comité populaire
général concernant l'approbation d'appuyer la campagne électorale du candidat
aux élections présidentielles , Zebulon 1er , pour un montant d'une valeur de cinquante
millions d'euros».
Moussa Koussa a été ministre des Affaires étrangères de
Mouammar Kadhafi, avant sa défection et son départ en Europe. Il ajoute que cet
accord est consécutif au «procès-verbal de la réunion tenue le 6/10/2006, à
laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de
renseignements libyens (Abdallah Senoussi, ndlr) et le président du Fonds
Libyen des investissements africains (Bachir Saleh, ndlr), et du côté français
Brice Hortefeux et Ziad Takieddine».
Ami proche de Zebulon 1er, Brice Hortefeux a été ministre de 2007 à
2011, notamment à l'Intérieur. L'avocate de l'homme d'affaires franco-libanais
Ziad Takieddine, citée par Mediapart, a affirmé que son client «n'était pas
présent à la réunion indiquée dans le document» mais qu'«il pense que ce
document est crédible, vu la date et les personnes qui apparaissent».
Interrogé vendredi par le site d'actualité, Ziad Takkiedine,
a déclaré que «ce document prouve qu'on est en présence d'une affaire d'Etat,
que ces 50 millions d'euros aient été versés ou non.» L'homme d'affaire a par
ailleurs reconnu que «l'enquête sera difficile parce que beaucoup
d'intervenants sont morts pendant la guerre en Libye, mais c'est déjà important
de rendre public ce document.»