Certain-e-s ont cru en Mélenchon, d’autres en Joly, d’autres
en Poutou… qui appellent maintenant à voter sans ambiguïté « contre Sarkozy »
et donc pour Hollande, remplissant ainsi le vieux rôle de la « gauche »
électorale quelle qu’elle soit, celle consistant à rabattre la révolte
populaire qui gronde dans les urnes du système capitaliste, tout en grignotant
quelles places confortables aux frais du contribuable.
Alors, Hollande moins pire que Sarkozy ?
Comme Sarkozy, Hollande met « la priorité sur le soutien à
la croissance » (qui est celle du capital, soit celle de la plus-value
extorquée au monde du travail) et sa conception de l’Europe est celle d’un
instrument de cette « croissance ». Comme Sarkozy, Hollande est pour la «
rigueur budgétaire », synonyme d’austérité, suivant en cela les gouvernements «
socialistes » qui ont installé des pays comme la Grèce dans la spirale de la
destruction sociale. Comme Sarkozy, Hollande ne reviendra pas sur les réformes
de son concurrent (retraites, suppression de la taxe professionnelle…). Comme
Sarkozy, Hollande est pour le « dialogue social », soit les accords honteux
passés entre les bureaucraties syndicales et le patronat, ainsi que le salue
Laurence Parisot : « L’approche de François Hollande sur le paritarisme, sur la
place et l’autonomie du dialogue social est une approche que nous trouvons tout
à fait intéressante ». Comme Sarkozy, Hollande est pour le maintien des centres
de rétention, pour l’expulsion d’étrangers « au cas par cas » et sur « critères
» « économiques » et « d’intégration ». Draguant d’ailleurs l’un et l’autre
l’électorat du Front National, offrant ainsi le triste spectacle d’un plateau
offert aux idées fascisantes, en disant « comprendre » ce vote. Hollande
déclare »Quand un territoire ne se sent
plus défendu, alors oui, il peut y avoir une désespérance »… Comme Sarkozy,
Hollande affirme que « l’industrie nucléaire doit continuer à produire » et faisant
les louanges du nucléaire « nouvelle génération », notamment de l’EPR de
Flamanville. Comme Sarkozy, il est pour la LGV, pour le projet de deuxième
aéroport à Nantes… Comme Sarkozy, Hollande est le chantre de l’Etat et du
capitalisme, ce système d’exploitation de populations, réduites à un pseudo-choix,
dépossédées de leur capacité décisionnelle. Comme l’UMP, des mairies PS
expulsent des squats, refusent leur soutien à des étrangers menacés
d’expulsion.
Alors, moins pire le Hollande ? La gauche sociale-démocrate
a toujours joué son rôle d’illusionniste pour mieux étouffer les révoltes
populaires. Le pire serait de faire confiance à l’un de ces deux aspirants à la
mégalomanie représentativiste, de lui donner carte blanche pour continuer le
sale boulot de destruction des droits sociaux, sur fond d’un prétendu
consentement national conféré par des isoloirs et des urnes !
Comme à chaque élection, des gens voteront ? Nous, on
continuera à se battre !
Source : Pavillon
Noir, FA 86