Des dizaines de milliers d’étudiants ont manifesté mercredi
dans plusieurs villes du Chili pour la première fois de l’année, dans le cadre
d’un mouvement pour obtenir une réforme de l’éducation lancé en 2011.
A Santiago, 48.000 étudiants, selon la police – 80.000 selon
les organisations étudiantes – ont manifesté dans le calme sous l’étroite
surveillance des forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.
La marche avait été convoquée par la Confédération des
étudiants du Chili (Confech) qui juge “insuffisante” une proposition du
gouvernement d’exclure les banques privées du système de prêts estudiantins,
aux taux d’intérêt trois fois supérieurs à ceux pratiqués par les universités
elles-mêmes.
Des manifestations de moindre ampleur ont été organisées à
Valparaiso (centre), Concepcion (400 km au sud de Santiago), Temuco (600 km au
sud de Santiago) et La Serena (400 km au nord de la capitale)
Les étudiants, enseignants et lycéens chiliens ont participé
depuis mai 2011 à plus de 40 manifestations, certaines parmi les plus massives
depuis le retour à la démocratie en 1990 (jusqu’à 100.000 personnes à
Santiago), pour réclamer une réforme profonde d’un système éducatif
principalement aux mains du secteur privé et marqué par de profondes
inégalités.
Plusieurs de ces manifestations avaient été émaillées de
violences entre jeunes casseurs et forces de police anti-émeutes.
Les étudiants exigent une participation de l’Etat au
financement des études, pour contrer les effets d’un système éducatif très
inégalitaire, ainsi qu’une garantie constitutionnelle sur un noyau dur
d’enseignement public gratuit et de qualité.
Fin 2011, le mouvement a obtenu une hausse de 10% du budget
de l’éducation pour 2012, de timides aides à l’endettement étudiant et un début
de réforme sur la gestion des collèges et lycées publics. La principale
organisation étudiante, la FECH, avait prévenu en décembre que “le mouvement
continuerait” en 2012.
Le 15 mars, une manifestation de quelque 5.000 lycéens
s’était terminée par des violences et l’arrestation d’au moins 50 personnes à
Santiago.