En ce mardi 17 avril 2012, quoi de neuf en ce monde ??? C’est
une mesure encore confidentielle dont le candidat Zebulon 1er se garde bien de
parler quand il bat les estrades de la campagne présidentielle : Bercy a reçu
la consigne de préparer un plan d’austérité sur les crédits budgétaires alloués
au logement. Les instructions données visent à réduire d’environ 30 % les
montants dédiés actuellement aux aides au logement, qui atteignent actuellement
près de 15 milliards d’euros, et à raboter d’environ 600 millions d’euros les
crédits inscrits dans deux programmes, celui des aides à la pierre et celui de
l’hébergement et accompagnement pour les personnes les plus défavorisées, qui
disposent actuellement de près de 1,7 milliard d’euros.
Jusqu’à présent, on ne connaissait que les grandes lignes du
plan de rigueur que Zebulon 1er voudrait mettre en œuvre s’il était réélu. Et
nul n’a vraiment pu prendre la mesure concrète de l’austérité qui, secteur par
secteur, en découlerait. Dans son programme, Zebulon 1er rappelle ainsi qu’il
s’appliquerait à trouver 115 milliards d’euros pour parvenir à l’équilibre des
finances publiques en 2016, conformément au programme de stabilité transmis à Bruxelles,
dont 40 milliards de recettes supplémentaires et 75 milliards d’euros
d’économies sur les dépenses. Sur ces 75 milliards d’euros d’économies à
réaliser d’ici 2016, 39 milliards d’euros ont déjà été annoncés dans le cadre
du budget de 2012 ou de la révision générale des politiques publiques (réforme
des retraites, réduction du nombre des fonctionnaires, etc.). Zebulon 1er a
donc annoncé, dans un curieux euphémisme, qu’il reste 36 milliards d’euros à «
documenter ».
Pour ces 36 milliards, le programme de Zebulon 1er ne donne
qu’une décomposition générale qui, elle-même, ne permet pas plus de prendre la
mesure de la purge sociale qui en découlerait : il est questions pêle-mêle de 7 milliards d’euros d’économies
sur les dépenses de personnel de l’état et des collectivités territoriales, de
16 milliards sur les dépenses de fonctionnement et d’intervention de l’état, ou
encore de 13 milliards d’économies sur les dépenses de l’assurance maladie.
Mais concrètement, quelles seraient les conséquences de ces
économies sur la vie quotidienne des français ? À ce niveau de généralités, les
citoyens ne peuvent pas le mesurer. Ils sont de la sorte invités à penser que Zebulon
1er est un gestionnaire avisé et rigoureux, mais ils n’ont pas de raison de
penser que ces réductions des dépenses d’intervention de l’état vont, en fait,
se traduire par une sorte de guerre aux pauvres.
Et c’est tout l’intérêt de ces informations dont a eu connaissance
mediapart sur les scénarios confidentiels sur lesquels travaillent dès à
présent les services du ministère des finances, dans un secteur particulier,
celui du logement. Elles permettent, dans un domaine au moins, de prendre une
mesure très concrète de ce qui est dès à présent dans les tuyaux.
Il faut bien mesurer l’importance qu’a le système français
de l’aide au logement pour les foyers modestes. Près de 15,9 milliards d’euros
de prestations d’aides personnelles au logement ont ainsi été versées en 2010 à
environ 6 310 000 ménages, dans le domaine du locatif aussi bien que de
l’accession à la propriété. Et ces aides, qui sont dégressives en fonction du
revenu (elles varient d’environ 40 euros à un peu moins de 400 euros, selon la
taille du foyer et selon les régions), profitent donc aux français les plus
démunis. Selon le rapport sur ces crédits présenté à l’automne dernier à
l’assemblée nationale (il est ici, voir en particulier page 20), « 76 % des
ménages locataires bénéficiant d’aides au logement ont des revenus inférieurs
au smic et 99 % à deux fois le smic ». en clair, ces aides, précise le rapport,
« figurent parmi les aides sociales les plus redistributives », ou si l’on
préfère, parmi les aides qui sont parmi les plus indispensables aux foyers
modestes. Plus on est pauvre, plus on est aidé…
Le rapport apporte ces autres précisions : « les aides
touchent en majorité des “petits ménages” : 3,7 millions de ménages sont
composés d’une personne seule ou d’un couple sans enfant (…) les personnes
âgées de plus de 65 ans constituent une part importante de ces effectifs
(environ 19,5 % des bénéficiaires). Les jeunes de moins de 25 ans non étudiants
sont environ 410 000. »
CQFD ! Si 30 % de ces crédits étaient supprimés, ce serait
bel et bien une guerre aux pauvres qui serait alors engagée.
En outre, des instructions ont été données pour raboter
violemment d’autres crédits, notamment ceux du programme dit 135, qui concerne
les aides à la pierre, et ceux du programme dit 177, qui profite à
l’hébergement et à l’accompagnement des personnes en grandes difficultés.
Au total, sur ces deux programmes, ce seraient donc 600
millions d’euros d’économies qui seraient recherchés sur des crédits qui au
total avoisinent 1,7 milliard d’euros. Et dans ce cas-là, ce serait une déclaration
de guerre non plus aux pauvres. Non ! Aux super pauvres…
Cela donne-t-il un avant-goût du tour de vis budgétaire que Zebulon
1er engagerait s’il était réélu ? Si c’est le cas, mieux vaudrait que cela soit
clairement annoncé et détaillé avant l’élection…
Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez
il y a rien à voir.