vendredi 2 mars 2012

Billet d'humeur du vendredi 2 mars 2012 (en location chez Emmaüs... et menacés d’expulsion)


En ce vendredi 2 mars 2012, quoi de neuf en ce monde ??? En Ile-de-France, des locataires sont menacés d’expulsion par Emmaüs Habitat. La société HLM fondée par l’Abbé Pierre a engagé une action en justice contre huit locataires qui refusent de payer une augmentation de loyer. Le conflit dure depuis 10 ans. Ces habitants ne sont pas les seuls à se plaindre de la gestion d’Emmaüs habitat. "L’enfant" de l’Abbé Pierre aurait-il du mal à concilier équilibre économique et gestion sociale ?

Dans les étages de la rue Monmousseau à Montreuil, un petit groupe d’habitants mène depuis des années une résistance contre Emmaüs Habitat, devenu propriétaire de leur immeuble. Ces huit locataires refusent de se plier aux augmentations de loyers décidées par leur bailleur fin 2002, un an après le rachat et des travaux de rénovation. Pour l’une d’entre eux, retraitée, l’augmentation atteint les 48%. Au total, la dette du groupe est de 138.000 euros.




Par trois fois, Emmaüs a saisi les tribunaux mais n’est pas allée au bout de la procédure, "à la demande des habitants" dit le bailleur social, pour tenter de trouver une solution. La dernière procédure d’expulsion a été enclenchée cet été et repoussée au 22 mai. Les habitants supportent difficilement cette pression. Saadia Trebol, poursuivie par Emmaüs Habitat pour une dette de 14.000 euros, se dit "très fatiguée, dans une angoisse perpétuelle".

Emmaüs Habitat justifie les augmentations par le changement de statut des logements, qui sont passés en 2001 d’une gestion privée à un bail HLM. Emmaüs Habitat indique que ces majorations sont conformes à la règlementation.

Dans ce contexte, la directrice générale d’Emmaüs Habitat Nelly Ordemus justifie le recours aux expulsions dans certains cas : "Il y a des situations où il n'y a pas d'autre façon de faire réagir que d'expulser les locataires".



Campagne de la fondation abbé Pierre 
où comment dire
"fais comme je dit mais ne fais comme je fais"


Mais d’autres cas de conflits sont signalés par les associations. A Villecresnes au sud de Créteil, les habitants d’un immeuble Emmaüs ne digèrent toujours pas la hausse de leurs loyers justifiée par des travaux de réfection. En trois ans, cette augmentation est de 26%. Et les résultats ne sont pas a la hauteur, estime Eric Moreau, agent municipal à Créteil.

Troisième lieu de conflit : à Paris dans le 20e arrondissement, un collectif de locataires a obtenu devant le tribunal d’instance le remboursement de charges indûment encaissées par Emmaüs Habitat. Le collectif se plaint de la gestion du bailleur. Il a le sentiment que l’immeuble est laissé à l’abandon. Il a dû par exemple prendre en charge la gestion du courrier ou se battre pour faire réparer le chauffage. Depuis, les habitants ont été entendus sur l’embauche d’une gardienne (à mi-temps), et sur un projet de réhabilitation pour tenter d’empêcher le squat des halls. Mais la relation avec Emmaüs Habitat n’est pas normalisée, estime Anne Marchand, l’une des locataires : "On est un peu épuisés par cette relation qui n'arrive pas à se mettre en place".

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.