Cet appel s’adresse à tout ceux, hommes et femmes, qui tout
au long de ces mois d’occupation militaire, tout au long de ces mois de lutte
et de résistance NoTav, ont pris notre parti partout en Italie et ailleurs.
Grâce à vous il est clair pour ceux qui ont du cœur, de
l’intelligence que la lutte des NoTav dans ce coin du Piémont est la lutte de
tous ceux qui se battent contre le gaspillage de l’argent public pour des
intérêts privés, contre la dévastation du territoire, contre la transformation
définitive en marchandise de nos vies et de nos relations sociales. Défendre sa
terre et sa vie c’est défendre notre futur et celui de tous. Le futur des
jeunes condamnés à la précarité à vie, des anciens auxquels on refuse une
vieillesse décente, de tous ceux qui pensent que le bien commun n’est pas le
profit de quelques-uns mais une amélioration de la qualité de la vie pour
chaque homme, femme, enfant. Ici et partout.
On trouve nos raisons dans chaque hôpital qui ferme, dans
chaque école qui est démantelée, dans chaque station abandonnée, dans chaque
famille qui est expulsée, dans chaque usine où Monti offre aux patrons la
possibilité de licencier ceux qui luttent. Après la terrible journée du 27
février, où l’un d’entre nous a failli mourir en essayant d’entraver l’agrandissement
du fortin de la Madeleine, la multiplication des cortèges, des blocages de
route, d’autoroutes, de ports et de train, dans des dizaines et des dizaines de
grandes et de petites villes d’Italie, nous a donné de la force dans notre
résistance sur l’autoroute. A cette occasion, nous avons compris que, malgré la
présence de milliers d’homme en armes, le gouvernement et tous les partis
proTav étaient en difficulté. Dans la propagande de criminalisation des failles
sont apparues, des possibilités de luttes accessibles à tous et partout sont
apparues.
Le 27 février, ils ne se sont pas contentés de risquer la
vie de l’un d’entre nous, ils ont occupé un autre terrain, et l’ont entouré de
grilles de protection et de fil de fer barbelé. Le mercredi 11 avril ils
veulent rendre légale l’occupation. Ce jour-là, ils ont convoqué les
propriétaires pour réaliser une procédure d’occupation “temporaire“ des
terrains. Ils ne pourront entrer dans le fortin, fortifié comme pour une
guerre, qu’un seul à la fois : si un propriétaire ne se présente pas, ils
passeront outre. L’important est de donner un semblant de légalité à la mise en
place violente d’un énorme ouvrage inutile. À partir de là les entreprises
pourront véritablement commencer les travaux. Les NoTav seront là encore une
fois. Nous serons là et nous serons partout où il sera possible d’entraver la
machine de l’occupation militaire. Nous lançons cet appel parce que nous avons
décidé de transformer ce jour et pendant une semaine en semaine de lutte
populaire NoTav. Aidez-nous. Il faut que la chaîne de solidarité spontanée qui
nous a soutenu en février, soit encore plus puissante.
Nous ne vous demandons pas de venir ici, même si comme
toujours, ceux qui viendront seront les bienvenus, nous vous demandons de
lutter chez vous, dans les villes et les campagnes. Nous vous demandons de
diffuser la résistance.
Mouvement No Tav – Solidarité internationale à la lutte No
Tav