samedi 16 juin 2012

ArcelorMittal condamné à verser 25 millions de dollars à un employé victime de racisme


La justice américaine a condamné le groupe sidérurgique ArcelorMittal à verser 25 millions de dollars de dommages et intérêts à un employé noir, victime de racisme sur son lieu de travail dans l'Etat de New York, a-t-on appris auprès de son avocat mercredi 13 juin.

Le géant de l'acier a été condamné mardi à verser "25,325 millions de dollars" à Elijah Turley, a indiqué Ryan Mills, son avocat. Au cours d'un procès long de trois semaines, Elijah Turley a raconté les brimades et le harcèlement raciste dont il a été la cible, de 2005 à 2008 à l'aciérie d'ArcelorMittal de Lackawanna, rapporte le quotidien Buffalo News. Parfois traité de "singe" par d'autres employés, il a également vu le sigle "KKK" (pour Ku Klux Klan) inscrit à la craie dans l'enceinte de l'usine, a rapporté le journal. "Je trouve effarant que la justice ait à s'occuper d'un cas comme celui-ci en 2012", a déclaré Ryan Mills, l'avocat de M. Turley, lors de sa plaidoirie dont le Buffalo News s'est fait l'écho.

Les huit jurés ont unanimement reconnu ArcelorMittal et certains de ses cadres responsables de cette situation. ArcelorMittal est coupable, aux yeux de la justice américaine, d'avoir laissé s'installer "des conditions de travail néfastes". "M. Elijah Turley et sa famille sont très heureux de la décision de la justice", a dit Ryan Mills.

Les dommages et intérêts "octroyés par ce jury dépassent de loin ce qui est normalement autorisé en vertu de loi fédérale ou de la loi de l'Etat de New York", a réagi un responsable d'ArcelorMittal. L'entreprise n'exclut pas de faire appel "si nécessaire" et étudie toutes les options à sa disposition, a-t-il ajouté. Comme il l'avait affirmé au cours du procès, le groupe assure avoir pris des mesures pour que cessent ces incidents, en recrutant notamment "un enquêteur indépendant" et en installant "des caméras de sécurité".

ArcelorMittal souligne toutefois s'être heurté à "un mur du silence". "Ce qui veut dire que les employés, y compris le plaignant, n'ont pas fourni les informations qui auraient permis à la compagnie de prendre les mesures nécessaires contre les personnes impliquées" dans les faits. ArcelorMittal "n'a aucune tolérance pour la discrimination et le harcèlement sur le lieu de travail", a assuré le responsable du groupe.